Une première réussie pour l’Africa 2025

'La 1ère édition d’AFRICA 2025, qui s’est focalisée sur la fiscalité, a été riche en enseignements. L’édition 2016 s’annonce encore plus prometteuse.'

Organisé par Casa Media Partners et AllAfrica Global Media, AFRICA 2025 a été placée sous le thème «Enjeux des politiques fiscales dans la transformation de l’Afrique à l’horizon 2025». Organisée les 23 et 24 novembre 2015 à Casablanca, cet événement a connu la participation de plus de 200 professionnels des secteurs publics et privés des pays de l’UEMOA, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine et leurs homologues marocains. «La transformation opérée en Afrique est le résultat d’une forte volonté politique des dirigeants africains qui ont initié des réformes courageuses et lancé des programmes d’investissement ambitieux pour combler les déficits en infrastructures sociales et économiques. Pour la réussite de cette transformation, il est une évidence que la politique fiscale est un levier majeur et déterminant», a affirmé Omar Faraj qui a représsenté le ministère marocain de l’Economie et des Finances. Il a ajouté que le modèle de politique fiscale au Maroc a toujours cherché à prendre en compte la relation entre la baisse de la pression fiscale et l’incitation à l’épargne et l’investissement. C’est dans ce sens que le Maroc a procédé progressivement à l’allègement du taux d’impôts sur les sociétés de 45% à 30% et du taux marginal de l’impôt sur le revenu de 52% à 38%. […] Mais l’économie informelle pèse considérablement sur l’attractivité de notre climat des affaires et menace aujourd’hui notre compétitivité économique. «Le Maroc est préoccupé par ce phénomène très répandu sur le continent africain», a-t-il conclu. L’impact des politiques fiscales sur le développement des entreprises, la pression fiscale et le développement du secteur informel, les stratégies à déployer pour optimiser la fiscalité nationale, la lutte contre la fraude, le commerce illicite, le banditisme, le terrorisme et l’insécurité en Afrique étaient au centre des discussions durant deux jours. Il en est ressorti des recommandations à travers lesquelles les intervenants ont appelé à la simplification les lois et règles en matière fiscale pour lutter contre la fraude et intégrer des entreprises dans le secteur formel, l’élargissement fiscale en appliquant des taux bas, le renforcement des moyens et des méthodes de contrôle tout en pénalisant les infractions liées au commerce illicite et aux bandes organisées. Aussi, les experts réclement-ils l’ouverture des administrations fiscales à la discussion avec les opérateurs économiques et les acteurs de l’informel. Vers des réformes structurelles… Selon les experts ayant participé à Africa 2025, les réformes fiscales dont l’Afrique a besoin ne sont pas des reformes isolées ou sectorielles. Au contraire, il s’agit de concevoir et de mettre en oeuvre des réformes structurelles dépassant le simple cadre de la fiscalité au sens strict. La question du consentement de l’impôt et de l’éducation a été prégnante dans les propos de nombreux intervenants. Dans ce sens, le développement du civisme notamment fiscal a fait l’unanimité. Un regard différent a été porté sur le secteur de l’informel. Ce n’est plus seulement la conjonction des personnes mal informées ou fraudant massivement les règles communes. Ce n’est plus seulement une menace grave pour la santé publique ou la sécurité des personnes, à travers les contrefaçons et autres produits de contrebande. C’est aussi un mode d’intégration dans l’économie et un mode d’expression de la créativité entrepreneuriale. Sans pour autant encourager le développement de l’informel, il peut être aussi intéressant de l’envisager de manière constructive et inclusive, plus que de manière stigmatisante et excluante. En la matière, comme en matière de fiscalité, il ne faut jamais oublier qu’avant tout, derrières ces notions souvent abstraites et immatérielles, il y a des hommes et des femmes dont dépen l’avenir de l’économie où ils opèrent ✱