La Biennale de Marrakech rend hommage à Leila Alaoui

'Expo « L’île au Diable », du 24 février au 8 mai 2016 à L’Blassa'

Le Président de la Biennale, Amine Kabbaj, a annoncé que l’édition 2016 de la Biennale, qui s’ouvrira le 24 février, sera dédiée à la mémoire de Leila Alaoui, qui a été tuée dans l’attaque terroriste de Ouagadougou. La photographe engagée, âgée à peine de 33 ans, se trouvait au Burkina Faso pour participer à une campagne de défense des droits des femmes, « My Body My rights », en collaboration avec l’ONG Amnesty International.

Aux yeux d’Amine Kabbaj, « Leila Alaoui est morte en défendant les valeurs qui nous tiennent à coeur. Elle a consacré son travail à la création, à l’art et aux droits humains. Ses actions étaient tournées vers l’autre et la défense des plus démunis ».

L’exposition principale de la Biennale, dont Reem Fadda est la commissaire, met en lumière des projets artistiques à la portée sociopolitique, représentatifs d’un art contemporain au service des gens et de la société. Pour Fadda, « chaque projet entrepris par Leila Alaoui témoigne de sa foi inébranlable en la création artistique, la liberté d’expression et les droits humains. Elle a donné une voix à ceux que sans elle nous n’entendions pas. C’était une femme de terrain, courageuse et passionnée, qui avait toujours beaucoup de respect pour ceux qu’elle photographiait ».

Son exposition « L’île au Diable », au cœur des projets parallèles de la Biennale, rendra hommage aux centaines de travailleurs originaires d’anciennes colonies françaises. Cette exposition se tiendra à L’Blassa, bâtiment destiné à accueillir la sélection de projets parallèles de la Marrakech Biennale.

Leila Alaoui était une vidéaste et photographe franco-marocaine dont les expériences au sein de multiples environnements culturels et géographiques façonnèrent la démarche artistique et critique. Née en 1982 à Paris, elle étudia la photographie à l’université la ville de New-York, avant de s’établir au Maroc et au Liban. Son travail explore la construction d’identité, les diversités culturelles et la migration dans l’espace méditerranéen. Ses images expriment les réalités sociales à travers un langage visuel qui se situe aux limites du documentaire et des arts visuels.

En 2014, Leila Alaoui présentait son court-métrage « Crossings » à la 5e édition de la Biennale de Marrakech, donnant ainsi à voir l’expérience tragique des migrants subsahariens et leur périlleux périple jusqu’aux côtes souvent inaccessibles de l’Europe.

L’exposition principale de la Biennale, intitulée Quoi de neuf là investira des lieux emblématiques de la ville ocre. Les lieux patrimoniaux de la médina tels que le palais El Badii ou le palais Bahia accueilleront une large sélection de travaux, d'installations et de projets in situ réalisés par une cinquantaine d'artistes internationaux, issus principalement d'Afrique, du Monde Arabe et de leurs diasporas. Pour compléter ce large éventail de propositions, des projets partenaires et parallèles seront présentés pendant toute la période de l’exposition dans de multiples espaces de la ville.