Un nouveau modèle de développement pour les provinces du sud
Cu00e9ru00e9monie de signature, en novembre dernier, de conventions relatives u00e0 la mise en u0153uvre du modu00e8le de du00e9veloppement des provinces du Sud.

Au lendemain du discours historique qu’il a prononcé à l’occasion du 40e anniversaire de la Marche verte, le Roi Mohammed VI a présidé, à Laâyoune, la cérémonie de lancement du nouveau modèle de développement des provinces du sud. Avec pas moins de 77 milliards de dirhams mobilisés, il s’agit bel et bien d’un modèle inédit qui marque, d’une manière claire, la rupture à laquelle a appelé le souverain dans son discours. Rupture avec toutes les formes de rente, mais aussi rupture avec les projets sans lendemain. Désormais, la durabilité est mise en avant comme levier de la nouvelle vision de développement des provinces du sud, comme ailleurs.

Tout est prévu : infrastructures routière, maritimes et sanitaires ; pôles industriels ; développement agricole et éco-touristique ; promotion de la recherche, de la formation et d’une manière globale du savoir ; projets de développement humain…

Ce qui traduit le mieux la nouvelle vision de développement, ce sont les projets lancés par OCP. Ils sont un modèle dans le nouveau modèle puisqu’ils réunissent tous les ingrédients de réussite.

Le groupe compte, à travers sa filiale Phosboucraa, réaliser un nouveau complexe industriel à Foum El Oued à Laâyoune pour la production d'engrais et de l’acide phosphorique, avec un investissement de près de 16,8 milliards de DH. Ce complexe sera réalisé sur 4 ans et aura une capacité de production d'un million de tonnes d'engrais par an. Un nouveau wharf est également prévu pour renforcer les capacités logistiques des régions du sud.

D’aucuns s’arrêtent sur le fait que la région d’implantation d’un si grand projet ne renferme que moins de 2% des réserves nationales de phosphate. Or les réserves du Royaume représentent 60% des réserves mondiales et donc la part de 2% de ces 60% est tout simplement énorme ! Cela offre des capacités de production de 3 millions de tonnes par an, avec un siècle de réserves exploitables ! Pour beaucoup moins que cela, certains pays s’assurent une bonne visibilité dans le radar mondial parmi les producteurs.

S’il y a un point essentiel sur lequel il faut s’arrêter, c’est plutôt celui de la success-story que représente Phosboucraa elle-même. Détenue à 100% par OCP depuis 2002, cette filiale a été fondée en 1962 par des Espagnols et OCP n’y est monté en puissance (65% du capital) qu’en 1976, avant de la détenir entièrement.

A cause de la nature du gisement de Boucraâ ainsi que la géographie difficile du lieu d’implantation du site impliquent un coût d’extraction qui est 2,5 fois plus élevé que dans les autres mines d’OCP à travers le Maroc, pendant des années, cette S.A occasionnait des pertes à l’OCP qui a dû injecter sur 30 ans pas moins de 600 millions de dollars pour la maintenir en vie. «Notre groupe a été un investisseur à la fois patient et rigoureux, c’est ce qui permet aujourd’hui à Phosboucraa de dégager des bénéfices», commente le PDG d’OCP, Mostafa Terrab. Des bénéfices qui sont toutefois totalement réinjectés dans la société pour en assurer la pérennité. Cette politique porte actuellement ses fruits puisque Phosboucraa a une situation saine qui lui permet de devenir un investisseur clé dans sa zone d’activité. Rien ne l’empêche aujourd’hui de lever des fonds sur le marché international, voire de s’introduire en Bourse.

A noter que Phosboucraa est déjà le plus grand employeur privé au niveau local puisque la société emploie près de 2.000 employés, majoritairement originaires de la région. En plus, de nombreux nouveaux emplois seront créés grâce au nouveau projet.

Comme à son habitude, OCP prône une démarche anticipative dans la gestion des RH. Pour répondre aux besoins du futur complexe industriel, 500 jeunes des régions du sud entameront leur formation dès l’année prochaine au sein des Centres de Compétences Industrielles de Jorf Lasfar et Safi. En tirant profit de l’expérience, réussie, de ses Skill centers, OCP compte aussi créer dans les provinces du sud un vivier de compétences et de sous-traitants potentiels. Il s’agit là d’un excellent exemple à suivre en matière de création des écosystèmes autour de grands groupes industriels.

La même stratégie sera adoptée dans des pays africains où le groupe compte lancer des unités industrielles dans le cadre d’une stratégie de co-développement inédite dans le continent. Partout où il opère, le souci premier d’OCP est de faire profiter les riverains de ses unités de production de la richesse créée. Il s’évertue donc par différents moyens à créer un cercle vertueux, profitable à tous. Le tout avec une attention particulière donnée à la préservation de l’environnement et des ressources hydriques, à l’économie d’énergie…

L’autre levier de développement sur lequel repose la stratégie d’OCP est le promotion du savoir et de la recherche scientifique ainsi que le développement des compétences. Dans ce sens, à travers la Fondation Phosboucraa, OCP compte construire une Technopole à Foum El Oued, avec un investissement de 2 milliards de DH. Ce futur haut lieu du savoir et de recherche liés au contexte local abritera l'Université multidisciplinaire Mohammed VI de Laâyoune qui sera une annexe de l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir, un Lycée d'Excellence et un Centre de qualification des compétences. La Technopole aura pour principale mission de répondre aux besoins locaux en solutions innovantes dans le domaine agricole dans les zones arides, par exemple, ou encore de l’irrigation, des énergies renouvelables... Elle servira aussi de pépinière de ressources humaines hautement qualifiées pour répondre non seulement aux besoins du complexe industriel de Phousboucraa, mais aussi aux autres activités de la région. Un pôle culturel et des infrastructures à caractère social (santé, hôtellerie, loisirs) sont aussi prévus.

Il s’agit en somme d’un gros pack de projets, à la fois global et intégré, qui a été, à l’évidence, mûrement réfléchi et savamment préparé depuis longtemps. Les jeunes des provinces du sud ont hâte de le voir sortir de terre.

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Régions du sud, 40 ans après la Marche Verte

Le HCP a publié dernièrement ces indicateurs clés de croissance économique et de développement humain dans les régions du Sud du Maroc.

 Taux d’urbanisation : 77,3% contre 60,3% au niveau national ;