L’art contemporain s’invite au musée Dar Si Said

'Dans le cadre de l’exposition principale de la Biennale de Marrakech 2016, le somptueux musée Dar Si Saïd accueille les œuvres du peintre marocain de renom Mohamed Mourabiti, de l’artiste palestinien Khalil Rabah, de la palestino-saoudienne Dana Awartani et de la britannique d’origine palestinienne Mona Hatoum. Une exposition muséale inédite qui traite subtilement des questions liées au corps, à l’identité, à la nation et à la migration.'

'« Saints et Seins » ou le sacré poétique, by Mohamed Mourabiti'

A travers ses œuvres exposées au Musée Dar Si Saïd, Mohamed Mourabiti magnifie de manière très subtile et poétique le corps de la femme. Obsédé par « le sein » qu’il assimile à une coupole religieuse et à la vie en général, l’artiste qui aime bousculer les codes de la société marocaine, dit s’intéresser «  plus au côté culturel de la religion que le côté politique ». Du coup, le sacré devient chez lui poétique, son tableau  « Les Sept Seins » faisant référence aux septs Saints de Marrakech, la ville de sabtou rijal, nous rappelle par cette dé-masculinisation, la diversité et la richesse du lieu et de ses habitants.

Mona hatoum case

 

Remettent en jeu les définitions du familier et de l’étrange, les interventions sculpturales engagées de Mona Hatoum créent un vocabulaire visuel dans lequel les choses banales révèlent des sens cachés et insoupçonnés. En abordant des questions liées à l’identité, la migration, le genre, le colonialisme et la politique, l’artiste britannique, d’origine palestinienne ; l’une des représentantes incontournables de la scène contemporaine internationale ; ébranle les préjugés communs de la société. Sa pratique artistique a souvent traité de sujets politiques, comme la violence, la soumission ou le déplacement. Ses œuvres, d’une grande puissance, juxtaposent les gestes violents ou inhabituels, mais aussi des ready-mades du quotidien ordinaire.

Baluchi (blue and orange), Green Chair, et Case sont caractéristiques puisqu’en manipulant des objets communs, Hatoum nous oblige à en questionner notre perception et leurs signifiants culturels. Réalisé en 2006, Case rappelle la situation critique de la migration. Un sujet qui demeure d’actualité au regard des

contextes actuels de crise migratoire internationale.