Le luth en deuil !

Les notes de luth de Saïd Chraibi se sont tues à jamais. Le musicien marocain est décédé dans une clinique casablancaise, à l’âge de 65 ans, des suites de crises d’asthme.

Natif de Marrakech, l’artiste autodidacte épris de musique depuis son plus jeune âge, délaisse une carrière dans l’Office de commercialisation et des exportations pour se consacrer entièrement à sa passion.

En 1986, il se distingue et face à des chanteurs de renom comme Nasser Shamma, il reçoit à Bagdad, le prix du plectre d’or, avant de recevoir en 1992, le prix du festival de la musique gharnatie à Oujda. Deux ans plus tard, le prix du mérite de l’opéra du Caire lui est attribué et en 1998, Il emporte le Prix de la chanson arabe. Depuis, Saïd Chraïbi enchaine des tournées dans le monde arabe et devient l’une des figures incontournables du luth dans le monde arabe et occidental. Ses prestations époustouflantes dans les festivals internationaux et ses multiples collaborations avec plusieurs orchestres à travers le monde dont l’Orchestre Philarmonique de Madrid, resteront dans les annales.

Avec environ 500 œuvres à son actif, le virtuose du luth s’essayait à différents styles musicaux comme le jazz, l’oriental, la musique arabo-andalouse, le style gnawa ou ahwachs. Sa prestation dans le film « Al Yacout » lui vaut le titre du « meilleur luthiste » en Suède en 2000. En 2005, il est sacré par les prix de la « Meilleure composition de la chanson marocaine » et « meilleure Samaii » en Syrie. Un an plus tard, il obtient le prix « Al Farabi » lors de la Journée internationale de la musique.

Saïd Chraïbi a aussi composé pour des grandes voix de la musique marocaine comme Abdelhadi Belkhayat, Naïma Samih, Samira Ben Saïd, , Karima Skalli ou encore Fadwa El Malki.