Didier Reynders : « Nous voudrions rassurer le Maroc »
Didier Reynders, ministre belge des Affaires u00e9trangu00e8res.

Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères est au four et au moulin. Quelques jours après une visite historique à Rabat d'une délégation belge emmenée par le Premier ministre Charles Michel, il reçoit l'Observateur du Maroc et d'Afrique pour évoquer les grands dossiers d'actualité sur le continent noir.

Entretien réalisé par notre correspondant à Bruxelles, Olivier Stevens

Extrait.

L’Observateur du Maroc et d’Afrique : Le Maroc a fait savoir par la voix de Mustapha Khalfi, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, que « tout contact avec les institutions européennes était suspendu » à compter du 25 février dernier. Que pensez-vous de cette décision ?

Didier Reynders : Nous sommes face à une situation délicate. En effet, le 10 décembre 2015, la Cour de justice de l’Union européenne a annulé un important accord commercial entre le Maroc et l’Union, signé en 2012 déjà et portant sur les produits agricoles. Cette institution a estimé que la mise en œuvre du texte, qui englobe le territoire du Sahara occidental, pourrait se faire au détriment des habitants de cette région et porter atteinte à leurs droits fondamentaux. Nous voudrions rassurer le Maroc et rétablir la coopération entre Rabat et les institutions européennes de Bruxelles au plus vite. Pour rappel les projets en cours de l’U.E au Maroc s’élèvent à 1,2 milliard d’euros portant sur des domaines stratégiques (justice, éducation, santé, énergie notamment), auxquels s’ajoute une enveloppe de 200 millions d’euros attribuée chaque année au Maroc. C'est important. Nous ne voudrions pas remettre cela en cause. Je suis certain que les tensions s'apaiseront et que nous trouverons une solution très rapidement. Nous travaillons actuellement à une sortie de crise simple et rationnelle, dégagée des anciennes tensions. C'est délicat et vous comprendrez qu'une certaine retenue est de mise.

L’interview intégrale sera publiée vendredi 18 mars dans L’Observateur du Maroc et d’Afrique.