Fondation Mohammed VI des oulémas africains : Contrer l’obscurantisme par le savoir
Photo-souvenir du2019Amir Al Mouminine avec les membres du Conseil supu00e9rieur de la Fondation Mohammed VI des oulu00e9mas africains.

Fort de son succès dans l’encadrement religieux, le Maroc crée un nouveau cadre pour combattre la radicalisation au niveau continental.

Le Roi Mohammed VI a présidé, mardi 14 juin à la mosquée Al Qaraouiyine à Fès, la cérémonie d’installation des membres du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains. A cette occasion, le Souverain a prononcé un discours pour bien expliquer l’esprit fondateur de cette institution : «Nous sommes convaincu que cette Fondation, à travers ses différentes filiales dans les pays africains, œuvrera aux côtés de toutes les instances religieuses concernées, à remplir le rôle qui lui revient de répandre la pensée religieuse éclairée et de faire face aux thèses d’extrémisme, de repli sur soi et de terrorisme que certains pseudo-prédicateurs colportent au nom de l’Islam, alors que celui-ci n’a rien à voir avec elles».

Le Roi Mohammed VI présente également la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains comme «un cadre pour la coopération et l’échange des expériences et la coordination des efforts entre les oulémas pour qu’ils puissent remplir le devoir qui leur incombe de faire connaître l’image réelle de la religion tolérante de l’Islam et de promouvoir ses valeurs que sont la modération, la tolérance et la volonté de coexistence». La Fondation se met ainsi «au service de la sécurité, de la stabilité et du développement en Afrique».

Le Souverain inscrit le lancement de la nouvelle Fondation dans le «partenariat solidaire efficace, dans les différents domaines» qui lie le Maroc à de nombreux pays africains. C’est aussi une «réponse concrète aux demandes de nombre de pays africains frères, en matière religieuse».

Par ailleurs, le Roi Mohammed VI a annoncé que la Fondation Mohammed VI des oulémas africains aura son siège à Fès, «eu égard au statut religieux dont jouit la cité en tant que capitale académique et spirituelle du Maroc.»

Dans une allocution prononcée devant le Souverain par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, qui est le président délégué de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains a insisté sur l’orientation royale multidimensionnelle en matière religieuse qui vise à mettre l’expertise du Maroc à disposition des oulémas d’Afrique désireux d’en bénéficier. «Il s’agit d’une approche globale vouée à la promotion de la religion et à la protection du culte », précise le président délégué.

Ahmed Toufiq a aussi rappelé que le grand nombre de projets de partenariat économique que le Roi Mohammed VI a lancés, ces dernières années, avec les pays subsahariens, sont liés dans la conscience des populations de ces pays au référentiel religieux et spirituel que le Maroc a en partage avec les pays de cette région. «Tout observateur impartial ne peut que convenir que l’œuvre commune accomplie à travers les âges, en matière de capital immatériel, est d’une valeur inestimable qui ne saurait se réduire à des gains matériels», a-t-il poursuivi, relevant qu’il s’agit d’un patrimoine qui défie les vicissitudes du temps et dont les retombées bénéfiques rejaillissent particulièrement sur les relations entre le Maroc et les pays d’Afrique occidentale en leur conférant un caractère populaire permanent qui transcende les aléas conjoncturels.

 

Apports de la Fondation

La Fondation se propose de raffermir les rapports efficients entre les Oulémas à l’échelon du continent, a expliqué son président délégué. «La finalité commune étant de faire en sorte que ces peuples préservent leur foi et leur tempérament enclin à la paix, tout en conservant leur culture spécifique », a-t-il expliqué.

Ahmed Toufiq a précisé que l’expérience qui sera mise à disposition des Oulémas d’Afrique à travers cette Fondation s’étend à l’encadrement scientifique, à travers la contribution des Oulémas à la prédication basée sur la voie du juste milieu, et la coordination des efforts pour vulgariser cette idée centrale qui consiste à parer à la discorde (fitna) et promouvoir la sécurité et la stabilité.

Par ailleurs, il a bien précisé que la Fondation, en vertu du Dahir qui l’a créé, n’est pas et ne peut pas s’ériger en tant qu’instance alternative à tout conseil, institution ou organisme public dans l’un quelconque des pays concernés. «La Fondation n’est pas et ne peut pas constituer une greffe d’organe étranger dans un corps ayant ses propres traditions locales, car elle procède justement des constantes communes », a-t-il affirmé.

 

Gouvernance

Conformément au Dahir n 1-15-75 du 7 Ramadan 1436 (24 juin 2015) portant création de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains, le conseil supérieur de la Fondation est composé, outre le président délégué de la Fondation en qualité de président, de tous les membres de la Fondation. Ce Conseil est chargé des affaires générales de la Fondation. Il délibère sur toutes les questions qui intéressent la Fondation et prend toutes les décisions à même de lui permettre la réalisation de ses objectifs, notamment la définition des orientations générales de la Fondation, l’étude et l’approbation du programme d’action annuel, du projet du budget, et du projet du règlement intérieur de la Fondation. Il étudie également les affaires qui lui sont soumises par le président de la Fondation, les candidatures des nouveaux membres qu’il soumet au Président de la Fondation, et approuve le rapport annuel des activités de la Fondation et le rapport financier. Il prend aussi connaissance du rapport établi par l’expert-comptable sur la situation comptable de la Fondation. Sont créées auprès du conseil supérieur des commissions spécialisées permanentes pour l’assister dans l’exercice de ses missions. Il s’agit de la commission des activités scientifiques et culturelles, la commission des études de la Charia, la commission chargée de la revitalisation du patrimoine islamique africain, et la commission de la communication, de la coopération et du partenariat.