RDC: Vers une collision inévitable ?

L'opposition de la République Démocratique du Congo (RDC) est plus que jamais courroucée et déterminée à faire valoir la Constitution. Le Rassemblement, tout comme Moïse Katumbi qui est toujours à l'étranger, avaient appelé le peuple à faire face à ses responsabilités en cas de glissement électoral.

Ce prolongement du calendrier électoral a été acté la semaine dernière par le président de la Commission Nationale Électorale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa. Lors d'une conférence de presse, il a déclaré que fautes de moyens financiers et d'un fichier électoral erroné, la présidentielle est prévue pour juillet 2017. Une année d'attente alors que le scrutin devait se tenir en novembre.

Dans une première interview accordée au Monde, Katumbi avait déclaré que "si le 19 décembre, il n’y a pas eu d’élection, la population va récupérer le pouvoir pacifiquement". Et sur TV5, l'homme fort du Katanga avait abondé dans le même sens en annonçant son retour pour combattre aux cotés d'Etienne Tshisekedi. Malencontreusement, il ne pourra fouler le sol kinois puisque son jet privé n'avait pas été autorisé par les autorités à survoler le territoire ni à atterrir. 

Etienne Tshisekedi avait lui signé son retour triomphant. Le vieil opposant a rassemblé les ténors de l'opposition et le Rassemblement invité au dialogue national n'en veut plus. L'opposition appelle à une journée morte ce mardi 23 août alors que les travaux du dialogue devraient démarrer le même jour. Et pour causes, Edem Kodjo, le facilitateur de l'Union Africaine est récusé par Tshisekedi d'après qui le béninois soutient Kabila. Et pis leur demande de libération des prisonniers politiques n'a pas été exécutée comme demander à Kodjo, a déclaré le porte parole de la coalition ce dimanche.

Allons nous vers une collision frontale entre Kabila et les opposants ? Qu'en sera-t-il du dialogue national que doivent superviser les envoyés spéciaux de l'Union Africaine et de l'ONU ? Autant d'intrigues qui mettent en danger le Congo, ses populations et la sous région des grands lacs qui reste une poudrière en veille.