Les prochaines élections, en tout état de cause, ne changeront rien au fait que la monarchie marocaine, par sa légitimité historique, est un acteur important, qui a prouvé sa capacité d’anticipation, d’adaptation, mettant le pays hors des zones de turbulences. Cela est acté, y compris par les grandes puissances, les USA en tête.

Mais les acteurs s’agitent de manière incompréhensible. Ainsi, selon certaines informations, le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad serait mécontent contre l’Ambassade des USA parce que la Conseillère politique de la représentation américaine reçoit des gens de différents bords pour s’informer. Et alors ?

Ce n’est pas une irruption dans les affaires intérieures du pays. C’est le travail normal de la représentation de la première puissance ayant des intérêts dans la région. Rien n’empêche l’ambassade marocaine à Washington de recevoir des acteurs politiques, ou même des opposants à la candidature de Donald Trump, pour comprendre les enjeux de l'élection présidentielle aux USA. Peut-on imaginer les super agents du FBI convoquer les diplomates marocains pour cela ?

Mais de grâce, arrêtons cette série de communiqués inutiles, peu intelligents, très coûteux pour le Maroc. Pour ceux qui demandent pourquoi le ministère de l’Intérieur a toujours deux têtes, la réponse est simple. On évite les grosses bourdes.

Par ailleurs, nos Islamistes ne font pas, non plus, preuve, de plus de sérénité. Parce que certains supports qui défendent des positions qui ne leur plaisent pas, font l’objet d’un acharnement enragé, avec emploi des moyens de l’Administration. Des pressions matérielles supposées amener ces médias à revoir leur perception des choses.

Pas évident que cette stratégie belliqueuse réussisse. Les défenseurs de la démocratie ne vont pas courber l’échine parce qu’ils croient en leur mission qui consiste à défendre la stabilité du pays. Car après tout, après le 7 octobre, date que les islamistes annoncent comme le point de rupture, le Maroc continuera à exister.

Les islamistes n’auront aucun choix que de respecter la démocratie, par laquelle ils sont arrivés au pouvoir. Un peu de sérénité en politique n’est pas un luxe.