Mortelle rhétorique
Abdelilah Benkirane, Chief of Government of Morocco at the World Economic Forum on the Middle East and North Africa 2015 in Jordan. Copyright by World Economic Forum / Faruk Pinjo

Aujourd’hui, face à la rude opposition politique et les critiques généralisées sur le bilan du parti dirigeant, le chef du PJD Abdelilah Benkirane appelle au «martyre» et à la «fin des jours » - une guerre à mort dans le langage arabo-islamique – au cas où son parti ne remporterait pas les élections. Mieux encore, il a récemment nommé pour une circonscription clé, un religieux salafiste qui prône le mariage des mineurs, et qui fait des déclarations ignobles sur les juifs qu’il a qualifiés de « vipère dangereuse dont la queue est en Palestine et dont la tête s'étend à toutes les parties du monde par des morsures venimeuses et mortelles», par exemple. Le candidat devait se joindre à une file de députés aux vues similaires, mais heureusement pour le pays, le gouverneur de sa province a trouvé des motifs juridiques pour rejeter sa candidature.

La rhétorique du PJD trouve des échos chez les parlementaires islamistes des pays voisins dont notamment la Tunisie démocratique même si cet aspect de l'activisme du parti islamiste Ennahda ne reçoit que peu d'attention en Occident. D’ailleurs, l'incitation contre des rivaux politiques va au-delà des islamistes: En Egypte, certaines chaines de télévision des plus populaires, reconnues pour leur encouragement aux excès de la répression exercée par le gouvernement ont pourtant rompu avec le président Sissi tout en diabolisant les Israéliens et les Juifs, réprimandant les appels du président à un règlement de paix régional.

Cela me peine de devoir le dire, mais dans ce climat infect, la rhétorique des groupes djihadistes n’est située qu’à quelques pas du discours dominant.

Extrait de traduction d'un article de Ahmed Charaï publié sur le site américain The Hill

Lien pour lire la version originale. http://origin-nyi.thehill.com/blogs/pundits-blog/international/297436-across-arab-world-jihadist-rhetoric-not-far-from-mainstream