Benkirane et le taon

Benkirane a été mis dans une drôle de situation. Il avait demandé aux Marocains de lui offrir une majorité confortable pour « poursuivre les réformes et lutter contre le Tahakkoum », ils lui ont refusé cette faveur, lui donnant quand même une petite avance qui est plus une torture qu’un cadeau.

Les Marocains lui ont dit donc, on vous donne la première place mais vous serez l’otage de partis plus faibles. Et ces partis malgré qu’ils soient devenus plus faibles, vont avoir un appétit vorace qui vous obligera à des concessions douloureuses et à une gymnastique qui exige une très grande souplesse.

Le message des Marocains est clair, on vous laisse les commandes mais comme on n’a pas encore pleinement confiance, on vous met des garde-fous pour réprimer les tendances hégémoniques dont vous avez fait preuve tout au long de votre premier mandat et contre laquelle le parti moderniste s’est dressé.

Ce parti a été renforcé justement parce qu’il constitue une barrière infranchissable contre tout dérapage islamiste. C’est sa principale mission ainsi qu’il l’a dit à plusieurs reprises.

Situation terrifiante donc. Bien sûr les éventuels alliés du PJD (tous les partis sauf le PAM) ne sont plus des taureaux de corrida, mais le meilleur cheval de course peut, parfois, être gêné par un tout petit taon.