Les stars de Sidi Moumen

Par : Hayat Kamal Idrissi

Jeunes, talentueux et l'espoir plein le cœur, Abdelilah Rachid, Abdelhakim Rachi et Ahmed Amrani Idrissi sont entrés dans la cour des grands par la voie du 7e art. Ce sont eux les héros du nouveau long métrage de Nabil Ayouch « Chevaux de Dieu ». Pourtant, rien ne les prédestinait à ce début de carrière prometteur.

Si Abdelillah, 28 ans, s'est déjà frotté à la scène durant des années à la maison de jeunes de Sidi Moumen, son petit frère Abdelhakim et son camarade Ahmed, tous deux âgés de 23 ans, viennent de faire leur baptême de feu en campant le rôle des Kamikazes des attentats du 16 mai. Originaires de Sidi Moumen, les deux frères se rappellent du casting. « J'ai entendu parler du casting et je me suis dit pourquoi pas. Je savais que mon frère Abdelilah a été déjà sélectionné et ça me motivait encore plus », nous raconte Hakim avec un regard enjoué en avouant une passion longtemps couvée pour le cinéma. Pour l’aîné, les motivations étaient autres. Avec son air plutôt calme, Abdelilah montre déjà une certaine maturité artistique. Il se rappelle qu’il est arrivé sur les lieux du casting avec deux idées en tête : Prouver son talent d’abord, et ensuite casser ces préjugés qui font de

« Oulad Sidi Moumen » des délinquants et des kamikazes potentiels. « J'ai réussi à séduire Nabil Ayouch par mon jeu. Pour moi, c'était une belle occasion, un grand pas dans ma carrière artistique», estime le jeune acteur qui endosse le costume de Hamid, ex délinquant qui mue en kamikaze en enrôlant son frère Tarek (Hakim) et ses amis de fortune. « C'est un rôle composé qui m'a demandé toute une année de préparation. Je cherchais des Hamid partout où j’allais, le personnage m'habitait en permanence. Après la fin du tournage, il m'a fallu trois mois pour m'en détacher », confie Hamid. « Quand j’en parlais à mes amis, j'en avais parfois les larmes aux yeux », continue-t-il tandis que Hakim et Ahmed souriaient en se rappelant le tournage et ses aventures. Se réveiller à 4 h du matin, travailler des journées et des nuits entières, préparer leurs rôles en permanence, répéter jusqu'à 6 à 10 fois les mêmes séquences... « C'était une période riche en émotions, en découvertes et en apprentissage », assure Ahmed, qui a troqué sa passion pour le foot contre celle du cinéma. Changeant de terrain de jeu, cet ex-footballeur maintient toutefois la même stratégie : être confiant, garder les pieds sur terre, surveiller la justesse de son propre jeu, se concentrer pour marquer le spectateur et le toucher directement au cœur. Une attitude que ces jeunes acteurs adoptent chacun à sa façon : Abdelilah par un jeu profond quasi professionnel, Hakim par cette fraîcheur authentique et Ahmed par une énergie passionnée et débordante. « Nous vivions ensemble durant toute la période du tournage, quatre mois jours et nuits. Une belle communion est née entre nous. Ça nous motivait quand nous étions parfois dépassés par le cours des choses », se souvient Hakim et Ahmed qui n'oublient pas de rappeler le grand soutien de leur aîné Abdelilah :

« Il était notre guide, une sorte de mentor qui savait comment nous remonter le moral ». Leur regard reconnaissant en dit long sur leur sincérité.

«Commencer par un premier rôle dans un film de Nabil Ayouch est formidable, mais j'ai bien peur de ne pas avoir de nouvelles occasions pour exprimer mon talent...», s'inquiète Abdelilah. Pour son cadet, qui suit actuellement une formation en programmation informatique, qu'importe la taille du rôle, l'essentiel c'est qu'il soit bien écrit.. Quant à Ahmed, son choix est déjà fait : « Je pense sérieusement à suivre une formation d'acteur, je cherche même à intégrer une troupe théâtrale. Je sens que j'ai beaucoup à donner ». Avis aux réalisateurs et autres chasseurs de tête… lingerie sexy et pas chere