La modernité au cœur des débats de l'Académie du Royaume du Maroc

L’Académie du Royaume du Maroc tient sa 44ème session du 24 au 26 janvier 2017 au siège de l’Académie à Rabat, sous le thème : « De la modernité aux modernités ».

Plusieurs académiciens, éminents penseurs et chercheurs venus de plus de douze pays sur quatre continents prendront part à cette manifestation intellectuelle et culturelle majeure. Ils aborderont un concept d’actualité, porteur à la fois d’espoirs et de grands paradoxes : « la modernité »

« La modernité inquiète et fascine à la fois. Elle est peu intelligible et la crise qui lui est attribuée est d’abord une crise d’interprétation », affirmait Georges Balandier, sociologue et ethnologue français. Les travaux de la 44ème session de l’Académie du Royaume du Maroc tenteront ainsi de cerner les contradictions de la modernité, interroger le présent à la lumière du passé, contrecarrer les amalgames entre renouveau et modernité. La modernité sera abordée tel un modèle idéal de promotion des individus et des sociétés dans un contexte mondialisé qui crée la confusion dans les esprits en faisant naître des sentiments d’insécurité et de doute.

« La singularité de la modernité est de reposer sur un paradoxe. La modernité a une portée universelle puisqu’elle permet au monde d’évoluer grâce aux découvertes scientifiques mais ces mêmes acquis menacent l’écosystème de la planète : manipulations génétiques, pollution, exploitation effrénée des ressources naturelles, course aux armes chimiques, etc. Tout ce non-respect de l’équilibre de l’environnement illustre, pour l’Homme, l’exigence du devoir de conscience et la responsabilité pour le monde de demain », peut-on lire sur la note de cadrage de cette 44ème session.

Les débats couvriront plusieurs domaines de réflexion en lien avec la Modernité comme la religion, la pensée, la création, les dynamiques interculturelles, le droit, la pensée économique, le patrimoine, les effets de la modernité sur la question sociale, etc.

Ainsi, les intervenants proposent une étude de cas autour de faits historiques, de grandes questions comme la nécessité d’une modernité authentique pour la pensée arabo-musulmane, la modernité et les défis transculturels qu’elle implique, la grande guerre et la modernité au Moyen-Orient, la réforme économique au Maroc entre 1956 et 2016, les femmes marocaines face aux défis de la modernité, etc.