La lutte antiterroriste est l’affaire de tous
L'arsenal de la cellule du00e9mantelu00e9e u00e0 El Jadida est impressionnant.

Le BCIJ a démantelé récemment l’une des plus dangereuses cellules terroristes, qui était sur le point de passer à l’action. Les informations dévoilées après ce démantèlement doivent interpeler tout un chacun.

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) vient, encore une fois, de faire preuve de son extrême efficacité. Cette fois-ci, c’est à El jadida, que des éléments de ce Bureau ont mis récemment en échec les visées meurtrières d’une dangereuse cellule terroriste. C’était d’ailleurs pour informer les médias, et à travers eux l’opinion publique nationale, du haut degré de dangerosité de cette cellule que le directeur général du BCIJ a donné, dimanche 29 janvier, une conférence de presse à Rabat.

Avant de présenter les explications nécessaires, Abdelhak El Khayam a invité les journalistes à voir l’arsenal saisi et certaines pièces à conviction. La prise est impressionnante : Un pistolet mitrailleur, 7 pistolets, une importante quantité de munitions, plusieurs armes blanches, deux gilets dotés de ceintures explosives et munis de tuyaux vides en plastique, ainsi que des substances suspectes pouvant servir à la fabrication d’explosifs. S’y ajoutent 45.000 DH en billet de 200, un carnet de notes où on a pu lire une lettre d’allégeance destinée au chef du prétendu « État islamique », entre autres.

En voyant des armes, tout le monde se posait des questions sur leur provenance. La réponse d’El Khayam a été claire : « Les enquêtes préliminaires du BCIJ, menées jusqu’à présent, ont révélé que les armes saisies ont transité via les frontières maroco-algériennes, et ont été infiltrées en coordination avec des membres du groupe dit ‘Etat islamique’ ».

Selon le directeur général du BCIJ, les terroristes interpellés voulaient utiliser ces armes pour attaquer des personnalités politiques publiques, des représentations diplomatiques ainsi que des sites touristiques dans le Royaume. « Leur objectif, ajoute-t-il, était de semer la terreur dans le pays et porter atteinte à la confiance des citoyens en les dispositifs sécuritaires marocains. »

Bombes humaines

Selon les informations présentées par El Khayam, les membres de la cellule démantelée sont âgés entre 20 et 29 ans. Leur niveau scolaire ne dépasse pas l’enseignement collégial, à l’exception d’un seul membre qui est titulaire d’une deuxième année universitaire. Ces membres exercent des activités professionnelles ordinaires, puisque il y a parmi eux des agriculteurs, des artisans et il y a aussi des sans emploi. « Il ne faut pas croire que c’est la pauvreté ou encore l’analphabétisme qui font tomber des jeunes dans les maille du terrorisme. Le mal vient de l’endoctrinement intense qui s’opère via le web et principalement les réseaux sociaux. », insiste El Khayam.

Comme d’autres, le chef de la cellule était d’ailleurs actif sur les réseaux sociaux et avait prêté allégeance à l’« Etat islamique », nous apprend El Khayam. Il avait même tenté, selon le DG du BCIJ, de nouer des contacts avec des dirigeants sur la scène syro-irakienne, comme il avait des contacts avec un individu de l’organisation « Jound Al Khilafa» en Algérie.

Ce dernier démantèlement montre aussi que les loueurs de chambres et d’appartements doivent redoubler de vigilance. Le ministère de l’Intérieur leur a officiellement demandé d’informer les services concernés de l’identité des locataires. Ce ne sont pas les seuls qui sont concernés par l’effort collectif qu’exige la lutte antiterroriste à laquelle tous les citoyens doivent contribuer. C’est une question de vie ou de mort.