La stratégie africaine du Maroc expliquée aux Québécois
Youssef Amrani, chargu00e9 de mission au Cabinet Royal

Lors d’une conférence qu’il a donnée hier, lundi 6 mars 2017, à la prestigieuse université canadienne de Laval (Québec), Youssef Amrani a offert à son auditoire les principales clés de compréhension de la stratégie africaine du Royaume.

« Le Maroc est confiant en l’avenir de son Continent et convaincu de son émergence progressive », a assuré Amrani, ajoutant que le Royaume a fait le choix et le pari de miser sur cette Afrique riche de projets portés par la force vive de sa jeunesse, prête à façonner son avenir et à prendre son envol en se débarrassant des lourdeurs héritées du passé. Il a, en outre, souligné que c’est la vision claire du Souverain, globale, ambitieuse et novatrice, plaçant le développement humain au centre des préoccupations, qui a permis de façonner un modèle singulier attractif conciliant les impératifs de solidarité Sud-Sud, de prospérité partagée et de compétitivité internationale. « Cela se traduit aujourd'hui, a rappelé Youssef Amrani, par un cadre juridique de plus de 5000 accords de coopération avec les pays frères d'Afrique ».

Le conférencier a relevé que le Royaume jouit d'une position unique et incontournable en tant que maillon indispensable des flux entre l’Europe et l’Afrique. Cette transition lui a permis d’expliciter le concept de coopération triangulaire dans lequel le Maroc se positionne en tant que « hub économique et financier résolument tourné vers l’Europe et l’Afrique ». Youssef Amrani a affirmé que dans un contexte régional en proie aux incertitudes et aux tentations protectionnistes, le Royaume continue, sous le leadership de Sa Majesté le Roi, de s’imposer comme un pôle de stabilité et d'opportunités ancré à l'espace européen et profondément enraciné en Afrique.

Dans le même sens, il a cité l’espace Transatlantique, illustré par un partenariat stratégique et un accord FTA avec les États-Unis, mais aussi d’autres espaces reliés à de nouvelles puissances émergentes par des partenariats multidimensionnels, à forte impulsion économique tels que l’Inde, la Chine, la Russie ou encore le Brésil. Autre exemple, dans le monde arabe cette fois-ci, le Maroc a réussi a édifié un partenariat stratégique avec les États du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) et a unifié l’accès aux marchés avec la Tunisie, l’Égypte et la Jordanie à travers l’Accord d’Agadir de libre-échange. Il a également cité le Greater Arab free Trade Agreement (GAFTA) avec le Bahreïn, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar.

Amrani a également fait savoir que dans un contexte international particulièrement mouvant, volatile et complexe, le Maroc a fait preuve d’une grande capacité de résilience et d’adaptation grâce à ses solides atouts et transformations structurelles qui traduisent à la fois sa stabilité et son potentiel de croissance.

Le modèle marocain a pu ainsi baliser le terrain à des stratégies sectorielles ambitieuses et à un climat d’affaires favorable, en ce sens que le Maroc offre des opportunités d’investissement dans divers secteurs tels que, l’agriculture, l’industrie, l’énergie solaire, l’offshoring, l’industrie pharmaceutique, entre autres, a détaillé Amrani, en précisant que ces secteurs font du Maroc la première destination en termes de projets en Afrique du Nord et le deuxième pays africain le plus attractif pour les investisseurs étrangers.

Il a aussi mis en exergue le plan d’accélération industrielle en expliquant que le Maroc s’est ouvert aux métiers mondiaux. Des stratégies successives ont favorisées un tissu industriel résilient, à l’image du Plan Emergence Industrielle, qui a favorisé le développement des secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, contribuant ainsi à la création d'emplois et au renforcement de l’économie marocaine sur le plan continental, a conclu Amrani.

Le conférencier n’a pas manqué de jeter la lumière sur les facteurs qui consacrent le caractère unique et authentique du modèle marocain, fondé sur des choix irréversibles, à savoir « l’engagement de la première heure du Royaume en faveur de la construction d’une démocratie basée sur la modernité, le pluralisme politique et le libéralisme économique, autant d’éléments qui ont été d’ailleurs réaffirmés et consacrés par la nouvelle Constitution plébiscitée en juillet 2011 ».