Le dialogue social Version el othmani

Les 24 et 25 avril, le chef du gouvernement a reçu les représentants des quatre syndicats les plus représentatifs. Cette prise de contact, avant la relance du dialogue social, était révélatrice.

Pour sa première prise de contact avec les centrales syndicales les plus représentatives, le chef du gouvernement semble avoir opté pour la prudence. La même position qu’ont prise les syndicats. Ni promesse par-ci, ni montée au filet par-là. D’ailleurs, le communiqué émanant du département de Saâd Eddine El Othmani, renseignant sur la tenue de ce tour de chauffe, a précisé qu’il s’agissait de rencontres de communication. Et d’ajouter que c’était l’occasion de se concerter sur les perspectives et la méthodologie à suivre dans le dialogue social. Recevant tour à tour, les délégations de l’UMT, de la CDT, ainsi que celles de l’UGTM et de l’UNMT, le chef de gouvernement a été surtout dans la posture de l’écoute, selon les dires de certains syndicalistes. Ces mêmes sources, qui se sont accordées à relever « le caractère courtois » des rencontres (tenues les 24 et 25 avril), précisent, en outre, qu’il ne s’agissait pas de négoNi enthousiasmés, ni sceptiques, les syndicats attendent un dialogue social constructif et positif. ciations, mais juste de prise de contact. Des réunions, en somme, qui ont été l’occasion pour les syndicats de décliner leur position sur la situation sociale des travailleurs, mais aussi d’exposer leur cahier revendicatif. Lequel, indique le deuxième homme de la CDT, est le même que celui présenté à l’ex-chef de gouvernement et que ce dernier avait mis dans ses tiroirs. Les centrales syndicales ont toujours en mémoire le jeu de tirs à la corde qu’elles ont eus avec le prédécesseur d’El Othmani. Les revendications syndicales vont de la révision des salaires, au respect des termes de l’Accord du 26 avril 2001, en passant par la nécessité de la réduction de la pression des impôts, de l’amendement de l’article 288 du code pénal, ainsi que l’exigence du respect du code du travail et des libertés syndicales. Bien entendu, les centrales syndicales n’ont pas manqué d’aborder les questions d’ordre social dont le dossier épineux de l’annulation de la compensation de certains produits de base (butane, sucre, farine), même si le gouvernement avait déjà, par la voix du ministre des Affaires générales, démenti en son temps de telles décisions. Si au sortir de ces rencontres, les syndicats n’étaient ni enthousiasmés, ni sceptiques, leurs réactions convergent vers une seule perspective : ils attendent la relance effective du dialogue social, qu’ils espèrent à la fois constructif et positif.