IAM. Le Maroc résiste et les filiales prospèrent !

Par Mounia Kabiri Kettani

Maroc Telecom s’est plutôt bien porté en 2012 et détient 45,77% des parts du marché national global. En dépit d’un chiffre en retrait de 3,2% par rapport à 2011, l’opérateur historique a su préserver sa marge opérationnelle et s’adapter au durcissement de la concurrence.

En attendant la révélation prochainement du nom de l’acquéreur des 53% du capital de Maroc Télécom que Vivendi a mis en vente, l’opérateur historique maintient le cap malgré un contexte économique rude. Les performances du groupe se révèlent ainsi meilleures que celles prévues au cours de l’année dernière. «Les bons résultats réalisés en 2012 confirment la pertinence des choix stratégiques du groupe Maroc Telecom avec le développement de ses activités en Afrique subsaharienne et récompensent les importants investissements engagés pour moderniser et développer ses filiales», souligne Abdeslam Ahizoune à l’occasion de la publication des résultats annuels du groupe. En 2013, l’entreprise devrait en outre profiter du retour à la croissance de l’économie marocaine et du développement des usages voix et data liés aux fortes baisses de prix.

IAM maintient le cap

Au Maroc, les activités du groupe ont généré un chiffre d’affaires de 23,17 milliards de DH en 2012, en repli de 7,4%. Cette baisse qui s’explique d’après Ahizoune par l’impact de la poursuite de la baisse des prix dans la téléphonie mobile, les réductions successives des tarifs de terminaison d’appel mobile en janvier puis en juillet 2012 et le repli du chiffre d’affaires dans le fixe, qui est de plus en plus concurrencé par le mobile, compensées en partie par la forte croissance des revenus de l`international (+17%). Pour préserver sa rentabilité future, l’opérateur a exécuté l’an dernier plusieurs plans de départs volontaires au Mali, en Mauritanie et surtout au Maroc dont le coût est estimé à 877 millions de dirhams. Dans le royaume chérifien, ce sont 1521 salariés (800 millions de dirhams) qui ont quitté l’entreprise en 2012, soit 11,2% des effectifs du groupe. Des charges, qui ajoutées à une contribution exceptionnelle de 204 millions de dirhams au fonds de solidarité au Maroc, ont pesé sur le résultat net de 6,705 milliards de dirhams, en retrait de 17%. Toutefois, sur le volet internet 3G, Maroc Télécom a pu réaliser un taux de croissance de 40% pour atteindre quelque 1,5 million de clients à fin 2012 soit une part de marché de 47,2%, d’après l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Parallèlement, IAM affirme avoir enregistré une augmentation de 15% pour l'ADSL atteignant ainsi une part de marché de 99% et une hausse de 2,3% de ses clients de la téléphonie fixe.

Les filiales africaines en forte croissance

L’Afrique reste un gisement de croissance pour le premier opérateur télécom national. D’ailleurs Abdeslam Ahizoune l’a bien souligné «les chiffres consolidés du groupe traduisent une résistance au Maroc et une forte progression au niveau des filiales ». En effet, les filiales ont réalisé une très forte croissance rentable avec un chiffre d’affaires en hausse de 18 % et plus de 6,2 points de marge d’EBITDA à 46,4 %. La filiale Gabon Telecom connaît une hausse au niveau du parc mobiles de 46,1% et une part de marché de 31,9 %. Celle de Mauritel (Mauritanie) quelque 15,2 % et une part de marché de 61,5 %. Au Burkina Faso, la filiale Onatel a réalisé une hausse de 30,3 % et détient 46 % des parts de marché ; enfin la filiale malienne Sotelma arrive avec 37,6 % de hausse et une part de marché de 41,2% malgré la crise. Une stratégie de croissance externe qui s’avère fructueuse. D’ailleurs, Abdeslam Ahizoune ne cache pas son ambition d’aller à la conquête d’autres terrains notamment celui de l’Afrique de l’ouest «Nous avons dépassé cette crainte d’investir au-delà des frontières et sommes prêts à partir là où l’opportunité se présente et nous ne négligerons aucune» insiste t-il.

Paru dans L’Observateur du Maroc n°206 чугунная сковорода купить