Le Maroc fête la journée nationale de l’Enfance le 25 mai et l’Afrique la fête le 16 juin

Le Maroc a certes fait récemment des progrès notables en matière de protection de l’enfance notamment à travers les nombreux partenariats avec l’UNICEF, organisme très présent dans le pays, comme en témoigne le dernier partenariat entre le CNDH et l’UNICEF datant du 8 février dernier pour un meilleur suivi de la mise en œuvre des droits de l’enfant au Maroc.

Cependant, ces avancées réalisées en matière de protection de l’enfance ne doivent pas occulter les nombreux défis en la matière. Des goulots d’étranglements demeurent encore fortement présents à différents degrés parmi lesquels figurent particulièrement; la faible application des lois ; la qualification insuffisante des ressources humaines, d’accessibilité et de qualité des services spécifiques de la protection ; l’absence de dispositif territorial opérationnel et standardisé ; l’absence de stratégie d’appui et de renforcement des capacités des parents et des familles ; et l’insuffisance de mécanismes de signalement et de recours conformes aux standards internationaux et l’absence d’un système d’information intégré dans le domaine de la protection de l’enfance.

La faiblesse des politiques sociales à l’égard des familles vulnérables et précaires constitue aussi un autre niveau de challenges. Les inégalités persistent malgré les nombreux programmes de protection sociale, en raison des contraintes de ciblage des populations vulnérables, et du défi de l’intégration de ces différents programmes et leur coordination. A cela s’ajoute la faible application de loi dans différents cas (mauvais traitements des enfants, travail des enfants, naissances non déclarées, …).

Ces éléments font que plusieurs milliers d’enfants sont quotidiennement exposés à différentes formes de violence et de maltraitance qui en font des enfants exclus, en situation de forte précarité : le travail des enfants, le mariage précoce, les enfants en situation de rue, etc…

Toutefois, on note ces dix dernières années une mobilisation de plus en plus importante dans le pays afin de surmonter ces faiblesses, puisqu’au-delà des organismes institutionnels, le Maroc a développé une force associative dans ce domaine et qui figure sous plusieurs formes : orphelinat, maison d’accueil et d’éducation, associations œuvrant pour l’éducation des enfants en régions exclues, etc…Bref, une pléthore d’associations caritatives locales qui essayent par leurs propres moyens de contribuer à l’amélioration de la situation des enfants sur le plan social et éducatif.

Par ailleurs, force est de constater que ces associations réussissent leurs missions en grande partie grâce à l’engagement d’une jeunesse marocaine de plus en plus dévouée et consciente de cette problématique, et qui s’engage bénévolement auprès de ces associations afin d’apporter leur soutien opérationnel d’une part mais aussi financier et moral.

Ainsi, on peut citer comme exemple des opérations programmées dans des orphelinats comme récemment une journée consacrée à l’éducation à l’entreprenariat organisée par une ONG marocaine pour l’Orphelinat El Akkari à Rabat  et qui a eu lieu le 13 mai dernier dans le cadre des évènements organisés en marge de la journée nationale de l’Enfance (25 mai). En effet, l’objectif de cette journée était de familiariser les jeunes du collège avec le monde de l’entreprise et à révéler les talents d’entrepreneurs en herbe de ces jeunes, en les formant sur des cas pratiques (projet d’entreprise), sous l’encadrement de lycéens bénévoles. On compte ici sur une équipe de jeunes engagés régulièrement comme Ghizlane Skalli, Aya Manale, Ezzine Amine, Imane El Majidi, Berrada Zakaria, Tarik Abchouch, Safae Merigh et plusieurs autres lycéens très actifs dans l’univers associatif qui participent aussi à d’autres opérations caritatives comme celles organisées par l’association Bab Ryan, association implantée à Casablanca et qui œuvre pour la protection de l’enfance depuis plus de trois ans. En effet, elle agit à travers la création de foyers d’accueil et de prise en charge pour des enfants en difficultés, dont le premier a ouvert ses portes en septembre 2015 avec une capacité d’accueil de 60 enfants. Son rôle consiste donc à apporter aux enfants pris en charge, protection, soutien et éducation pour retrouver goût à la vie, reprendre le chemin de l’école et leur donner toutes les chances de se construire un avenir. L’association procède alors à l’organisation d’évènements culturels, avec l’aide des jeunes bénévoles, qui lui permettent en plus des dons qu’elle collecte à travers les réseaux de ces fondateurs et bénévoles, de récolter plus de fonds.

Les activités offertes par ces jeunes lycéens vont donc de l’assistance pour des enfants en bas âge jusqu’à offrir des formations pour les jeunes sur l’entreprenariat, la vie réelle de l’entreprise en utilisant des cas très pratiques afin de donner un sens concret à leur formation.

Cette jeunesse mobilisée et faisant preuve d’un engagement social fort, donne au pays un grand espoir pour affronter cette problématique encore bien présente sur tout le territoire et plus encore dans les régions éloignées. Mais il s’agit tout de même d’un modèle de mobilisation et d’engagement pour l’ensemble de la jeunesse Africaine, puisque les difficultés liées à la protection de l’enfance concernent tout le continent et figure parmi les premières préoccupations sociales et sociétales de ce dernier.