La Chine s’en sort mais devrait rester prudente (OCDE)

La Chine a connu une croissance économique rapide ces dernières années, malgré une conjoncture internationale en berne, encore que l’activité se soit ralentie en 2011‑12. Le rééquilibrage a  progressé : au niveau extérieur, l’excédent de la balance des opérations courantes a fortement diminué, pour tomber de plus de 10 % du PIB en 2007 à moins de 3 % ; au niveau intérieur, la croissance a été ces derniers temps davantage tirée par la consommation que par l’investissement. Avec le ralentissement, l’inflation a pu être maîtrisée. Plus récemment, l’activité a retrouvé son dynamisme, grâce à un assouplissement des politiques et à un redressement des dépenses d’infrastructure, mais le contexte économique mondial reste fragile. Si nécessaire, une nouvelle action prudente de relance monétaire et budgétaire est possible. Dans une perspective de long terme, la Chine a maintenant dépassé la zone euro et devrait devenir la plus grande économie mondiale vers 2016, compte tenu des différences de prix. Les niveaux de vie continueront de s’améliorer rapidement à condition que soient mises en œuvre des réformes.

Réforme du secteur financier. Les instruments financiers et les taux d’intérêt fondés sur le marché jouent peu à peu un plus grand rôle, le renminbi est utilisé davantage en dehors de la Chine continentale et les restrictions sur les entrées et les sorties de capitaux sont assouplies. Des progrès continus dans ce sens soutiendront la croissance.

Concurrence et innovation. La concurrence s’intensifie de manière générale, dopant la productivité, mais la participation de l’État au capital des entreprises doit être réduite dans certains secteurs, alors qu’une réforme doit être engagée dans d’autres, l’État devant se retirer des secteurs non stratégiques. Une plus grande place devrait être faite à la recherche fondamentale dans la R-D financée par le secteur public. La protection des droits de propriété intellectuelle des innovateurs nationaux et étrangers devrait être encore renforcée.

Urbanisation inclusive. Près d’un quart de la population vit maintenant dans des agglomérations où le revenu par habitant est aussi élevé que dans certains pays de l’OCDE. Les mouvements migratoires des campagnes vers les villes et en-dehors du secteur agricole vers les industries et les services à plus forte productivité continueront d’alimenter la croissance mais généreront aussi de nombreux problèmes. En particulier, une superficie suffisante de terrains doit être libérée pour l’aménagement de villes plus grandes et plus productives et pour répondre à la demande d’accroissement de la surface habitable, ce qui permettra d’éviter une nouvelle surchauffe dans le secteur immobilier et d’améliorer le bien-être. Les agriculteurs doivent se voir accorder les mêmes droits de propriété que les citadins et doivent pouvoir aménager, ou vendre à des fins d’aménagement, les terrains pour lesquels ils ont des droits d’utilisation. Les migrants internes doivent avoir le même accès aux services publics que les résidents enregistrés dans les zones urbaines. Ce doit être notamment le cas pour l’éducation, depuis l’école primaire jusqu’à l’université, et pour les soins de santé.

Relations entre les différents niveaux d’administration. La fourniture de services publics de base adéquats dans l’ensemble du pays est indispensable pour améliorer le bien-être au niveau national. Il faut dans cette optique qu’une plus grande partie des transferts aux provinces, aux préfectures ou aux districts aille aux zones à plus faible revenu.

Croissance verte. Certaines formes de pollution sont en recul mais la qualité de l’eau et de l’air est souvent médiocre, ce qui a des coûts importants. À terme, une vaste panoplie de mesures sont requises pour contribuer à la réalisation des objectifs d’environnement de manière efficace par rapport aux coûts, notamment la mise en œuvre rationnelle d’approches fondées sur le marché et une application plus stricte des réglementations existantes. Pour encourager davantage les progrès dans l’utilisation efficace de l’énergie, la taxation du diesel et de l’essence devrait être relevée, alors que les prix de l’électricité, du charbon, du gaz et de l’eau devraient mieux refléter les coûts. Les importants investissements en cours dans les énergies renouvelables devraient être mieux exploités. Il est aussi déterminant de continuer à progresser vers la taxation de la pollution et la tarification du carbone. Il faudrait également durcir les normes pour les émissions des véhicules à moteur et la qualité du carburant. Les progrès dans l’amélioration de la mise en œuvre et la diffusion d’informations devraient être consolidés, alors que des valeurs cibles devraient être définies pour un plus large éventail d’objectifs environnementaux.

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