Mettez-vous au travail !
Ahmed CHARAI

Le gouvernement mené par le PJD est aux commandes depuis 15 mois. Sa communication a du plomb dans l’aile, parce qu’il a oublié ses prérogatives de gestionnaire. Il ne peut se défausser, éternellement, sur l’héritage et refuser d’assumer ses responsabilités. Les Marocains attendent des propositions viables à la crise économique, des réformes salvatrices, qui répondent aux attentes de la population et du patronat. La crise est là. Le ministre des Finances, après l’avoir niée pendant quelques mois, en a dressé des contours devant les dirigeants de la coalition au pouvoir.

Justement, son parti, l’Istiqlal, a joué son rôle de force de proposition. Il préconise, des mesures, selon lui, capables de permettre au budget de l’Etat de se renforcer de 42 milliards de dirhams. Ce sont des mesures discutables, mais qui méritent d’être discutées pour plusieurs raisons. La première est que le constat est correct, celui d’une grave crise des finances publiques. La seconde est que l’équipe qui s’en est chargée est constituée de compétences diverses, ayant eu en charge les affaires publiques.

Enfin, ces projets de mesures ont le mérite d’exister et de constituer l’ébauche d’un plan d’urgence. Car il faut bien se rendre compte que le programme gouvernemental est caduc, que les promesses électorales, en particulier celles du PJD, sont impossibles à tenir et qu’il faut un discours de vérité à même de convaincre l’ensemble des citoyens des efforts à consentir pour redresser la situation. Le chef du gouvernement et ses ministres préfèrent surfer sur un discours passéiste, politicien, parfois grandiloquent, sur la lutte contre de fantomatiques poches de résistance. Le problème essentiel aujourd’hui relève de l’économie. La courbe du chômage s’inverse.

Après avoir été à la baisse pendant dix ans, elle repart à la hausse. La maîtrise de l’inflation est quasiment impossible. La revalorisation des salaires relève de l’illusion. Les comptes de l’Etat sont au plus mauvais état qu’ils ne l’ont été depuis 16 ans. C’est une réalité incontournable que personne ne conteste. Il n’y a plus aucun responsable capable d’affirmer que cela n’est pas important, que c’est conjoncturel. Ce que l’on attend de l’exécutif, c’est qu’il propose des pistes pour rééquilibrer les comptes publics, rénover la fiscalité et opérer les réformes nécessaires à l’amélioration de la compétitivité. Simple dans l’énoncé, c’est très complexe à mettre en oeuvre, on en convient. Seulement, être élu, prétendre à la gestion des affaires publiques, c’est d’abord être responsable de ses choix, être prêt à en assumer la responsabilité. Il faut arrêter de critiquer les gestions précédentes et se mettre au travail, en proposant des solutions чугун посуда