Le Maroc active les énergies renouvelables

Oxford Business Group

Des projets ambitieux visant la diversification du bouquet énergétique marocain prennent de l’ampleur avec l’arrivée prochaine dans le sud du pays du deuxième plus grand parc éolien en Afrique, souligne Oxford Business Group.

Le Maroc cherche à attirer jusqu’à 2,8 milliards d’euros d’investissements dans le cadre d’une stratégie s’inscrivant dans le Programme national d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, lancé en 2008. Le programme vise à améliorer l’efficacité du réseau électrique et à générer 42 % des besoins du pays grâce aux énergies renouvelables d’ici à 2020. La stratégie vise non seulement le développement durable et la préservation de l’environnement, mais a aussi pour objectif de répondre à une demande intérieure croissante - qui augmente de 6 % en moyenne en année glissante – et réduire une dépendance importante à l’égard des importations de combustibles fossiles.

Une fois opérationnel, le parc éolien, qui sera construit dans la ville de Tarfaya dans le sud du pays, apportera 300 mégawatts supplémentaires au réseau national, et fournira 40 % de la capacité de production d’électricité éolienne du Maroc, selon l’opérateur français GDF-Suez.

L’opérateur français déploiera le projet en partenariat avec l’entreprise énergétique locale Nareva Holding. Prévu pour être mis en service avant fin 2014, le parc de Tarfaya constituera un projet décisif pour permettre au Maroc d’atteindre les objectifs fixés dans le cadre du Programme éolien intégré visant à générer 1000 mégawatts d’énergie éolienne d’ici à 2015, et 2000 mégawatts en 2020. Au total, 131 turbines de 80 mètres de long, chacune d’une capacité de 2,3 mégawatts, vont équiper le nouveau parc éolien, le deuxième –plus grand derrière le Kenya qui s’attend également à recevoir un parc d’une capacité de 310 mégawatts en 2015.

Les conditions météorologiques favorables de Tarfaya devraient permettre au parc d’atteindre un taux moyen de fonctionnement de 45 %, à comparer à d’autres infrastructures qui parviennent à des niveaux estimés compris entre 20 % et 40 %.

Le parc sera construit pour un coût estimé de 450 millions d’euros dans le cadre d’un contrat de cession BOOT (construction, possession, exploitation, transfert). Les institutions financières marocaines devraient prêter 80 % des fonds nécessaires pour financer le projet, les 20 % restants étant financés à parts égales par GDF-Suez et Nareva Holding. L’Office national de l’électricité et l’eau potable (ONEE), a signé un accord sur 20 ans pour acheter l’électricité produite par le parc éolien.

Le Maroc est loin d’être le seul pays d’Afrique du nord à essayer d’accroître sa production d’énergie renouvelable dans le secteur de l’électricité. En effet, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte ont également lancé des projets pilotes agréés dans l’éolien et le solaire ces dernières années. Cependant, le parc éolien marocain est le dernier d’une suite de projets consacrés aux énergies renouvelables inaugurés ces dernières années.

Le site de Ouarzazate, par exemple, est le premier contrat du Plan d’énergie solaire marocain, disposant d’un budget de 6,62 milliards d’euros et visant à construire cinq centrales solaires dans le pays entre 2015 et 2019. Le contrat, d’un montant de 736 millions d’euros pour la première phase du projet du site de Ouarzazate, a été accordé à un consortium hispano-saoudien à la fin 2012, et doit être terminé d’ici à 2014. La seconde phase du projet devrait permettre de faire passer sa capacité de 160 mégawatts à 500 mégawatts. Le projet devrait réduire les émissions de carbone du pays de 3,7 millions de tonnes par an.

Le premier parc éolien, qui est en cours de construction près de la ville de Taza dans le nord, devrait être terminé en 2014. Le projet, qui vise à produire 150 mégawatts, s’inscrit dans la première phase du Programme éolien intégré et est le résultat d’une joint-venture entre ONEE, le Français EDF Energies Nouvelles (EDF EN) et le Japonais Mitsui. Un certain nombre de projets devraient suivre, notamment la construction de cinq parcs éoliens supplémentaires. Les initiatives, qui s’inscrivent dans la seconde phase du Programme éolien intégré, devraient apporter 850 mégawatts de production supplémentaire.

16 entreprises au total, dont l’Allemand Siemens, l’entreprise italienne Enel Green Power, la société danoise Vestas , et l’Espagnol Acciona Wind Power, ont soumis leurs offres en 2012 pour participer à la construction des nouveaux parcs éoliens. Un appel d’offres a également été lancé pour le projet de Repowering du parc éolien de Koudia El Baida pour fournir l’aide et l’équipement technique nécessaires et accroître la capacité de 100 mégawatts. Une seconde phase se concentrera sur l’agrandissement du parc et l’installation de nouvelles éoliennes pour apporter 200 mégawatts supplémentaires.

Les sites choisis pour les nouveaux parcs éoliens sont répartis entre le nord et le sud du pays, notamment Tanger II, Boujdour, Tiskrad à Laâyoune, Midelt, et Jbel Hdid à Essaouira. Les projets seront réalisés dans le cadre de partenariats public-privé (PPP), et des institutions telles que l’ONEE, la Société d’investissements énergétiques, et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social devraient jouer un rôle clé dans le développement de ces parcs.

Le Maroc semble être bien parti pour atteindre son objectif d’ici à 2020. 12 milliards de dirhams (1,08 milliards d’euros) ont été alloués à l’ONEE pour améliorer et étendre le réseau de distribution d’ici à 2016. Avec d’autres projets prévus, le pays devrait se rapprocher de ses objectifs sur le long-terme de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations énergétiques, qui s’établissent actuellement à 90 %, et de répondre à la demande croissante en électricité.

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