Les patrons parlent de la relation France-Maroc

Propos recueillis par Mohammed Zainabi

Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM

Réfléchir, travailler et avancer. C’est ce qu’a préconisé la présidente de la confédération patronale marocaine à l’adresse de l’assistance nombreuse venue participer au Forum des hommes d’affaires français et marocains organisé le 4 avril à Rabat. Pour Miriem Bensalah, il ne fait aucun doute que l’Afrique est la nouvelle destination des investissements. Pragmatique, la présidente n’a pas versé dans les veux pieux, appelant à ce que le modèle de coopération que devront créer Marocains et Français puisse déboucher sur des résultats tangibles. Pour elle, ces partenaires sont en train d’écrire une nouvelle page dans l’Histoire de leur coopération. C’est ce qu’elle répétera devant François Hollande venu clôturer les travaux du Forum. Pour elle, les mots clés sont : politique audacieuse, co-investissement et co-localisation.

 

Mustapha Terrab, Directeur Général du groupe OCP

Le patron du groupe OCP a insisté sur le changement de perception du continent africain. « L’Afrique est la terre de la solution pas du problème », a-t-il rectifié en parlant de la sécurité alimentaire et de la riche expérience de l’OCP dans le domaine des engrais. Détaillant par les chiffres l’énorme potentiel actuel et à venir de l’Afrique, Terrab déplore que de grandes institutions internationales, comme la Banque Mondiale, commettent l’erreur de noyer l’Afrique dans la zone du Moyen-Orient, alors qu’il s’agit d’une zone économique à part entière. Pour ce grand patron, entre L’Europe et l’Afrique, la Méditerranée ne doit plus être perçue comme une barrière qui sépare, mais un pont qui unit.

 

Moulay Hafid Elalamy, président du groupe Saham

C’est un témoignage qu’a préféré donné Moulay Hafid Elalamy pour ouvrir les yeux des participants aux Forum sur les difficultés que peut rencontrer un patron marocain qui envisage de s’implanter en France. Lui-même ayant essayé d’implanter une filiale dans l’Hexagone, il a été vite découragé. C’était le déclic qui l’a orienté vers l’Afrique. Présent aujourd’hui dans 19 pays africains à travers 34 filiales, il peut en remercier les Français. Sans rancune, le président du groupe Saham a estimé qu’une stratégie commune reste à développer pour rattraper le temps perdu dans le domaine de l’investissement en Afrique.

 

Saïda Lamrani Karim, co-présidente du Club de chefs d’entreprise France-Maroc

Le Club de chefs d’entreprise France-Maroc est le cadre idéal qui a permis aux patrons marocains et français d’entreprendre une réflexion approfondie sur l’avenir des relations franco-marocaines. Les patrons ne font pas de politique, ils veulent voir appliquées des mesures concrètes pour leur faciliter l’acte d’entreprendre et d’investir. C’est ce à quoi a appelé, avec grande diplomatie, Saïda Lamrani Karim en présence de François Hollande. La co-présidente a demandé aux patrons français et marocains de se poser cette question importante : « Que peut-on faire ensemble ce qu’on ne peut pas faire seuls ». Voilà qui ouvre grand la porte à un partenariat mieux réfléchi.

Paru dans le n°211 de L’Observateur du Maroc раскрутка сайтов