(Vidéo) Elimination de la violence à l'encontre des femmes : Il reste encore beaucoup à faire selon Guterres
Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exu00e9cutive du2019ONU Femmes et le Secru00e9taire gu00e9nu00e9ral de lu2019ONU, Antonio Guterres, participent u00e0 la commu00e9moration officielle de la Journu00e9e internationale pour lu2019u00e9limination de la violence u00e0 lu2019u00e9gard des femmes 2017 au siu00e8ge des Nations Unies. Photo: ONU / Eskinder Debebe

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Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné mercredi 22 novembre 2017 que l'éradication de la violence faite aux femmes et aux filles requiert une volonté politique forte, des ressources accrues et une action coordonnée.

« Chaque femme et chaque fille a le droit à une vie sans violence. Pourtant, cette rupture des droits humains se produit de diverses manières dans chaque communauté », a déclaré Guterres dans un discours prononcé au siège de l'ONU à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

Les violences faites aux femmes sont une réalité quotidienne pour beaucoup de femmes et de filles à travers le monde et ne connaissent pas de frontières, a rappelé le Secrétaire général. Malgré les tentatives de les dissimuler, ces violences sévissent aussi bien dans les pays développés que ceux en développement. « Cela affecte particulièrement celles qui sont les plus marginalisées et les plus vulnérables », a-t-il déploré.

« Cette violence, signe le plus visible du patriarcat et du chauvinisme omniprésents, a un impact direct sur la santé physique et psychologique des femmes », a dit M. Guterres, soulignant qu'elle affecte des familles entières, des communautés et des sociétés.

Plus d'une femme sur trois est victime de violence

Selon ONU Femmes - l'entité des Nations Unies consacrée à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes – plus d'une femme ou une fille sur trois est victime de violence au cours de sa vie, 750 millions de femmes ont été mariées avant l'âge de 18 ans, et plus de 250 millions ont subi des mutilations génitales féminines.

« Chacun a le droit de vivre sa vie sans violence ni menace de violence. Cela vaut pour tous, peu importe leur sexe, leur âge, leur race, leur religion, leur ethnie ou leur caste, quel que soit leur niveau de revenu, leur orientation sexuelle, leur statut VIH, leur citoyenneté, leur lieu de résidence ou toute autre caractéristique de leur identité », a déclaré la Directrice exécutive d'ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée.

Cette année la Journée a pour thème 'ne laisser personne de côté'. « Cela signifie mettre les femmes et les filles sur un pied d'égalité dans tout ce qui les concerne », a-t-elle précisé.

Un obstacle à la paix et aux droits humains

La violence contre les femmes est aujourd'hui de plus en plus reconnue comme un obstacle majeur à la réalisation des droits humains et un défi direct à l'intégration et à la participation des femmes au développement durable et à la paix.

« Les militantes des droits des femmes sont ciblées à des niveaux alarmants. Et la violence contre les femmes politiques entrave le progrès des droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels des femmes », a déploré le Secrétaire général.

« Les femmes qui se présentent aux élections sont plus susceptibles que les hommes de faire face à la violence. Les femmes défenseures des droits humains sont plus à risque et la violence sexuelle horrifiante dans les conflits ne montre aucun signe de ralentissement », a-t-il ajouté.

Pas de développement durable sans éradication de la violence faite aux femmes

Le Secrétaire général a rappelé que les Objectifs de développement durable (ODD) ne pourront être réalisés sans l'éradication de la violence faite aux femmes. A cet égard, il a souligné la détermination des Nations Unies à lutter contre la violence à l'égard des femmes sous toutes ses formes.

Le chef de l'ONU a ainsi rappelé que le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour mettre fin à la violence contre les femmes a contribué à hauteur de 129 millions de dollars à 463 initiatives dans 139 pays et territoires.

A travers l'initiative « Spotlight », les Nations Unies et l'Union européenne renforcent les efforts des gouvernements et de la société civile pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes.

Par ailleurs, l'Initiative mondiale des Nations Unies pour des villes sûres et des espaces publics sûrs vise elle à mettre fin au harcèlement sexuel et à d'autres formes de violence sexuelle dans les espaces publics.

« Ces initiatives devraient nous aider à apporter des changements transformateurs. Mais il reste encore beaucoup à faire », a reconnu M. Guterres. « La violence contre les femmes est fondamentalement une question d’abus de pouvoir. Cela ne prendra fin que lorsque l'égalité des sexes et l'autonomisation complète des femmes seront une réalité ».

Source : ONU