Le ficeleur des lettres

Par Nafaa Sina

L’espace Actua de la Fondation Attijariwafa Bank à Casablanca reçoit jusqu’au 1e juin une rétrospective de l’artiste Mehdi Qotbi sous le thème «Couleur Ecriture, 40 ans de peinture»

Cet artiste variablement apprécié au Maroc par ses confrères qui lui reprochent on ne sait trop quoi est aujourd’hui à la tête d’une mine d’œuvres personnelles qu’il montre en une espèce de best of. Un parcours de quarante ans ainsi mis à nu si on ose le dire à l’endroit du plasticien qui passe jours, semaines et mois à habiller des toiles. Et si Mehdi a accepté aujourd’hui de jouer le jeu de la rétrospective, c’est qu’il a des raisons pointues pour le faire. A l’arrivée, rien de ce côté-là. Qotbi se drague lui-même et laisse venir. Et ce n’est pas dans ses toiles qu’on risque de trouver une quelconque réponse. Ses œuvres submergées de lettres arabes qui ne construisent jamais des phrases, formulent en revanche des phrases subliminales. Elles sont celles qu’on soumet à des compositeurs sensés les mettre en musique. Mais à bien se pencher sur le travail de dentelle «exécuté» par Mehdi Qotbi, paroles et partitions sont mis au point. Pourvu que l’œil, l’oreille et le cœur soient de la partie. Quant au toucher, il relève de l’âme. L’actuel président de la Fondation des musées du Maroc nous revient après une absence artistique de trois années. Avec une rétrospective oui, mais avec quelques surprises aussi

Paru dans le n°211 de L’Observateur du Maroc

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