Le PJD se défend

Attaqué de toutes parts, même de l’intérieur de l’équipe gouvernementale, le parti de Benkirane tente d’amortir le choc. Mais la partie est loin d’être gagnée.

De côté du Parti justice et du développement (PJD), on tente comme on peut d’expliquer les tenants et aboutissants de la désormais fameuse décision de réduction du budget de l’investissement. Même les parlementaires du parti de la Lampe ont demandé des explications. Le 8 avril, ils ont convoqué une réunion à laquelle ont participé deux ministres PJD : Driss El Azami El Idrissi, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des finances chargé du budget et Najib Boulif, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance. Pendant une bonne partie de la matinée, les deux membres de l’équipe de Benkirane ont expliqué à leurs « frères » le sens de la décision gouvernementale. Le chef du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, semble avoir été convaincu par les arguments avancés. « L’économie n’est pas en crise, mais en situation difficile », insiste-t-il en répondant aux questions de L’Observateur du Maroc. Pour étayer ses propos, le chef de fil des islamistes au Parlement argumente, chiffres à l’appui : « Le taux de réalisation des investissements était de 64% du temps de l’ancien gouvernement, il est actuellement autour de 74%. De même, les recettes fiscales ont connu une hausse de 1,4 milliard de DH. ». Et de conclure : « Donc, on ne peut accuser ce gouvernement d’attentisme ». Bouanou pointe du doigt l’héritage El Fassi : « Soyons francs, si nous sommes dans cette situation ce n’est pas les 15 mois de gestion des affaires qui sont la cause, mais bien un lourd passif et des problématiques structurelles ». Parmi elles, il cite les baisses d’impôts décidées en 2010 et 2011, l’inflation du coût de la compensation qui est passé de 41 milliards (MMDH) en 2011 à 56 MMDH en 2012. Le pijidiste note aussi la hausse de la masse salariale de 7 MMDH en une année. « Ceux qui voudraient faire croire aux citoyens que ce gouvernement est la cause de la situation actuelle ont pour finalité de perturber les réformes en cours », accuse-t-il. Dans l’autre camp et même au sein de l’équipe gouvernementale, tout le monde fait la moue.

Paru dans le n° 212 de L’Observateur du Maroc купить крышку для сковороды