Mawazine: Une route & des caravanes

Par : ANIS HAJJAM

Les célèbres musiciens congolais des Tambours de Brazza se produiront à Mawazine Rythmes du Monde le 24 mai prochain sur la scène du Bouregreg. Un set époustouflant en perspective, porté grandement par des percussions et un nouvel album de cette formation hors du commun.

Déjà produit à Casablanca, l’ensemble africain revient au Maroc, son sixième album sous le bras : «Sur la route des aravanes». Les Tambours de Brazza sont, depuis leur création en 1991, dans des mélanges aigres-doux. Mêlant racines et modernité, leur musique met en scène des instruments de percussion, d’autres à cordes et à touches. Ce nouveau spectacle «sonne comme un écho au parcours du groupe, retrace l’itinéraire de la route des esclaves qui traversait l’Afrique de Zanzibar à Pointe noire». Au-delà de la thématique, ce nouvel album crée un dialogue inédit entre les tambours et des instruments plus «conventionnels» En janvier dernier sur Radio France International, le fondateur de la formation, Emile Biayenda, expliquait : «J’ai voulu montrer l’universalité de cet instrument qu’est le tambour ngoma qu’on a tendance à enfermer dans la tradition, alors que c’est celui qui en joue qui décide s’il accompagne une salsa ou un rituel chez les Kouyous du nord. J’ai voulu montrer que c’est un instrument à part entière.» Et pour aider le ngoma à s’épanouir, il fait appel à un pianiste, puis à un guitariste ancien complice de Papa Wemba. Suivent une batterie et une basse. Pour le choix du thème de l’album, Biayenda ajoute : «Je suis du présent et de l’avenir. Le passé c’est le passé. On n’oublie pas d’où on vient. Ca cimente l’avenir. Mais l’autre en face de moi n’a pas à payer pour ce que ses parents ont fait». Allusion faite à l’histoire de la traite. Le maître à penser du groupe avoue avoir franchi les frontières de son univers congolais avec un mais : «C’est notre disque le plus paradoxal avec des côtés très jazz fusion, mais c’est celui aussi où le soukouss pur et dur débarque avec la petite basse jouée avec le pouce et les sébènes de cette guitare qu’on peut écouter sur les deux rives du Congo.» Les Tambours de Brazza sont tout cela, additionné au bonheur qu’ils procurent lors de leurs concerts.

Paru dans L’Observateur du Maroc n°213 быстровозводимый канадский дом