Espoirs de paix
Ahmed CHARAI

Barack Obama n’avait pas réussi, lors de son premier mandat, à raviver le processus de paix alors qu’il s’y était engagé, pour des raisons objectives liées à la situation politique dans les camps palestinien et israélien et à l’absence de partenaires crédibles pour des négociations sérieuses. Le nouveau secrétaire d’Etat reprend le dossier dans un contexte plus favorable, le second mandat laissant au président des USA plus de liberté, mais aussi avec une approche nouvelle.

John Kerry propose le dépassement des divisions palestiniennes et des oukases de Netanyahou par une concertation régionale. Il a choisi de s’appuyer sur la proposition arabe, soutenue par 22 pays, prônant non seulement la reconnaissance, mais la normalisation avec l’Etat d’Israël, sur la base d’un retour aux frontières du 4 Juin 1967, la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem Est comme capitale et un accord négocié sur la question des refugiés qui est essentielle dans ce conflit, même si on l’oublie souvent. Seulement, il y a une question de leadership. La proposition arabe avait été portée par l’Arabie Saoudite, qui a réussi à la faire valider par l’OCI, 52 pays musulmans ayant marqué leur accord.

Aujourd’hui, c’est le Qatar qui se met en avant. La nouvelle action propose d’ajouter à la proposition arabe la possibilité d’échanges de territoires mineurs, comme solution au problème des colonies en terres palestiniennes. A l’intérieur d’Israël, suite aux dernières élections, un revirement est perceptible en faveur des efforts de paix. 47 députés sur les 120 que compte la Knesset ont signé une pétition en faveur de la reprise des pourparlers sur la base du concept « deux peuples, deux Etats ». Sauf que la région est en pleines turbulences. L’Egypte n’offre aucune garantie sur sa capacité à jouer son rôle historique. La Syrie va tout droit vers un éclatement. L’Irak est aux portes d’une guerre civile.

A l’intérieur d’Israël, ils sont encore nombreux à considérer que ces tumultes sont stratégiquement e n faveur de l’Etat hébreu, et qu’il faut en conséquence rejeter toutes les offres de paix. Ce n’est pas une raison pour ne pas laisser ses chances à l’initiative américaine. Juste, mais instrumentalisée, la cause palestinienne joue un rôle de fixation et d’irrédentismes identitaires dans la sphère arabo-musulmane et alimente ainsi les extrémismes. La communauté internationale, les USA et l’Europe, ne peuvent s’accommoder du statutquo, en occultant la question palestinienne, la laissant gangrener la stabilité au niveau mondial. Ce nouvel espoir est réel, bien que ténu. Il faut une pression des opinions publiques pour transformer l’essai. Les divisions palestiniennes sont effectivement un handicap. L’entêtement de Netanyahu en est un autre. Mais la pression internationale peut changer la donne. сервис определения позиций