Entretien avec Mustapha Melsa : « Le marché informel du crédit échappe à toute mesure statistique »
Mustapha Melsa, Directeur gu00e9nu00e9ral de lu2019APSF (Association professionnelle des sociu00e9tu00e9s de Financement)

L’Observateur du Maroc. Avez-vous évalué ce « marché » informel qu’animent des prêteurs usuriers ?

Mustapha Melsa. Par essence, le marché informel du crédit échappe à toute mesure statistique comme c’est le cas d’ailleurs de toute l’économie dite parallèle. Il est donc difficile d’évaluer ce marché que nous qualifierons par euphémisme de marché du crédit non autorisé. Cela étant, quelques facteurs peuvent alimenter ce marché comme la capacité d’endettement largement entamée de certains clients des établissements de crédit.

Comment l'APSF réagit-elle face à cette concurrence illégale ?

La meilleure réponse consiste à opposer à cette concurrence illégale, comme vous la qualifiez, des arguments objectifs, au premier rang desquels la transparence, la garantie du respect des engagements, sans compter le coût du crédit, le service et le conseil en cas de difficultés de remboursement. Le consommateur est suffisamment avisé et le choix est vite fait entre un établissement moderne et un usurier de quartier. C’est même une simple question de bon sens. Mais il existera toujours un marché « résiduel » qui attirera les consommateurs les plus vulnérables, qui ne sont pas ou ne sont plus éligibles, compte tenu de leur profil de risque, au crédit moderne et structuré.

Que fait l'APSF pour contrer l'évolution de ces pratiques ?

Encore une fois, le client est censé connaître son intérêt. On voit mal les usuriers défendre cet intérêt et s’il y recourt malgré tout, c’est qu’il n’a certainement pas le choix, car s’il réunissait les conditions requises, il trouverait auprès des sociétés de financement membres de l’APSF l’offre la plus adaptée à ses besoins.

Paru dans L’Observateur du Maroc n°213 продвижение сайтов