Assises de l’Agriculture : la jeunesse rurale au cœur des débats

Chaque année, 10 millions de jeunes Africains arrivent sur le marché du travail, où le secteur agricole représente jusqu’à 70% des emplois. Partant ce constat, la jeunesse rurale a été au cœur de la 10eédition des Assises de l’Agriculture, qui s’est tenue ce lundi à Meknès. Deux tables-rondes autour de l’avenir du secteur agricole ont ainsi été initiées, dont la première à caractère ministériel. Celle-ci a mis l’accent sur la création d'un nouveau pacte agricole pour résorber la problématique du chômage dans le continent. « Avec une part sectorielle de 38% des emplois générés grâce à l’agriculture, le Maroc dispose de 13,3 millions d’habitants ruraux qui sont stabilisés grâce au secteur agricole, dont un quart sont des jeunes », a déclaré Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Et d’ajouter que « plus de 250 000 postes d’emplois au Maroc ont été généré grâce à l’agriculture, dont la moitié a été créé entre 2016 et 2017, tandis qu’au cours des dix dernières années le PIB agricole a enregistré une évolution annuelle de 7,3% à 125 MMDH, soit plus que l’évolution du PIB national ».

Mais pour que la jeunesse rurale s'intéresse davantage à l’agriculture, « le secteur agricole doit être rentable pour cette catégorie sociale », a insisté Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre ivoirien de l’Agriculture et du Développement Rural, notant que « l’agriculture doit être repensée à travers une modernisation de ses outils pour une meilleure valorisation de la production, mais aussi générant des retombées positives au profit de la jeunesse rurale qui doit, entre autres, bénéficier de la valeur ajoutée agricole et un renforcement de capacités ».

Sur le continent, le taux de chômage des jeunes atteint les 60%. « L’Afrique a tout le potentiel et toutes les possibilités pour parvenir à une transformation inclusive de l’agriculture. C’est pourquoi, les Etats doivent œuvrer pour la création de conditions à travers des plans nationaux destinés à l’investissement agricole avec des incitations pour faciliter l’accès des jeunes à ce secteur », a expliqué Mme. Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire à l'Economie Rurale et à l’Agriculture au sein de la commission de l’Union Africaine. Pour sa part, le ministre français de l'Agriculture et de l'Alimentation, Stéphane Travert, a insisté sur le défi de l'emploi des jeunes ruraux. « Le premier pilier de ce nouveau pacte agricole doit être basé sur la formation agricole et rurale », a noté Stéphane Travert, qui a annoncé que 7.000 jeunes Marocains ont été accueillis pour la formation dans les exploitations françaises. Pour le ministre français, la formation doit prendre en compte les enjeux de durabilité, de compétitivité et de sécurité sanitaire en plus de l’appui sur une nouvelle génération de paysans entrepreneurs à la tête d’exploitations agricoles productives. De son côté, Garcia Tejerina, ministre espagnole de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Alimentation et de l’Environnement, a indiqué que « pour un meilleur développement agricole, le renforcement du dispositif de la coordination entre le Maroc, l’Espagne et l’Afrique est indispensable ».