The National Interest montre l’Iran sous son vrai visage

Dans une analyse parue dans le dernier numéro du National Interest, biemnsuel spécialisé dans les questions de défense et des relations internationales, Ahmed Charaï montre la dimension réelle du danger que représente l’Iran. Le point de départ de cette longue analyse est la «doctrine Trump» des relations internationales américaines, qui tranche avec celle de ses prédécesseurs. L’analyse revient sur la communication bien orchestrée ayant accompagné la visite de Macron aux USA. Trump a bien montré son habileté à contenter le Président français, mais sans rien lui lâcher, ni sur l’Accord de Paris ni sur le commerce avec l’UE. Plus loin l’auteur place la posture du Président américain dans le contexte des derniers changements qu’il a décidés. «Lui qui change les hauts responsables à la manière d’un coach d’une équipe de Basket-Ball, s’est entouré de Gina Haspel, Mike Pompeo et John Bolton», écrit Charaï. Et d’ajouter, ce trio sait qu’il a obligation de résultat et agira donc en conséquence. L’un des dossier chauds qui l’attend est l’Iran. Un pays plus dangereux qu’il n’y paraît, prévient l’analyste.Voici ses arguments :

«Le Hezbollah est le mandataire de l'Iran et cette organisation a tué plus d'Américains que tout autre groupe terroriste, en dehors d'Al-Qaïda. La portée du «parti de Dieu» s'étend bien au-delà de son voisinage libanais.Congo Futur est le plus gros négociant en produits alimentaires de la République démocratique du Congo, une entreprise née avec l'avènement du clan Kabila à Kinshasa. Cette firme appartient à un homme d'affaires libanais nommé Kassim Tajideen, qui, en mai 2009, a été placé sur la liste noire américaine en tant que principal financier du Hezbollah. Dix-huit mois plus tard, en décembre 2010, Congo Futur a été sanctionnée. Nous savons maintenant qu'il a déplacé des dizaines de millions de dollars pour financer le terrorisme.En février 2010, Peter Pham, directeur du Centre pour l'Afrique au Conseil atlantique, a rédigé une étude relatant les activités iraniennes directes accrues à travers le continent africain et a averti:"L'administration [d'Obama] devrait être consciente que Téhéran, bien qu'essayant d'amener les mollahs à la table des négociations, n'a pratiquement rien fait, envoyant ses fonctionnaires, diplomates, officiers militaires et mollahs autour du globe, tissant de manière pernicieuse ses réseaux politiques, militaires et commerciaux. Ce travail en souterrain a été plus intense en Afrique que partout ailleurs. Dans le continent africain, la portée croissante de la République islamique représente un défi pour les intérêts stratégiques de l'Amérique et de ses partenaires dans une partie de plus en plus vitale du monde."Plus tard, la même année, en décembre 2010, une opération du Corps des gardiens de la révolution iranienne a été mise en échec. Elle concernait treize conteneurs chargés de mortiers, de roquettes et d'autres armes militaires qu’on tentait de faire passer dans le port de Lagos, au Nigeria.En août 2012, deux activistes iraniens, Ahmad Abolfathi Mohammed et Sayed Mansour Mousa, tous deux identifiés comme étant membres de la Force Quds de l'IRGC, ont été interpellés alors qu’ils étaient en possession de quinze kilos d'explosifs au Kenya et planifiaient des attaques contre des Américains et des Israéliens dans cette région. Ils ont été reconnus coupables et condamnés par un tribunal kényan à la réclusion à perpétuité en 2013.»Sur la base de ces faits, Ahmed Charaï tire la sonnette d’alarme. Si les États-Unis ne prennent pas au sérieux la menace grandissante que représente l’Iran, le champ de bataille s'étendra au le Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique du Sud et peut-être même aux États-Unis. L’auteur rappelle qu’une opération de contrebande de cigarettes menée par le Hezbollah a été démantelée en Caroline du Nord au cours des années Obama, épuisant ainsi une source majeure de financement pour l'activité terroriste dirigée par l'Iran.Charaï fait savoir qu’en Libye, des éléments de la garde révolutionnaire iranienne recrutent des membres kabyles dans des milices islamistes qui sèment la terreur en Afrique du Nord. «La même garde révolutionnaire est active au Sénégal et en Côte d'Ivoire, à travers la communauté libanaise», note-t-il.L’analyste revient aussi sur l’interpellation, à l'aéroport de Casablanca, en mars 2017, de Kassim Mohammed Tajiddine. Ce dernier a été arrêté sur la base d'un mandat d'arrêt international émis par les États-Unis. Tajiddine est considéré comme le «bras financier» du Hezbollah. Il est soupçonné de blanchiment d'argent et de recrutement de terroristes en Afrique.Ahmed Charaï rappelle aussi quel'Iran, à travers son ambassade en Algérie, a commencé à financer le Polisario qui a collaboré avec Al-Qaïda et d'autres groupes islamistes, selon les rapports du renseignement marocain.L’auteur pose alors cette question majeure: Donald Trump se rendra-t-il compte de l’ampleur de la menace de l’Iran, au-delà des risques que représente son programme nucléaire ?