Entretien avec Mouloud Oukhouya « Ce qui s’est passé à Belksiri est un cas isolé »

L’Observateur du Maroc. Les cas de suicides parmi les policiers dénotent-ils d’une crise structurelle au sein de la DGSN ?

Mouloud Oukhouya. Après une enquête minutieuse, nous avons conclu que ce qui s’est passé à Machraâ Belksiri est un cas isolé. Maintenant, la Justice dira son mot. Le suicide des policiers n’est pas un phénomène. Les quatre cas survenus en 2012 sont dus à des problèmes familiaux.

Donc, pour vous il n’y a pas de problème de Gestion de ressources humaines au sein de la DGSN ?

La GRH constitue le cœur de nos préoccupations. Le policier occupe un poste sensible puisqu’il veille sur la sécurité publique et il est un porteur d’armes. Il est sous la surveillance locale et centrale de sa direction. Quand il y a un éventuel comportement anormal, on intervient. C’est ce qu’on appelle une surveillance positive. Notre objectif n’est pas d’étouffer le policier mais s’assurer qu’il puisse travailler dans les meilleures conditions en ayant un bon rendement.

Est-ce normal que la DGSN intervienne dans le choix du mariage de ses membres ?

Le département de la police a ses spécificités. C’est un service public sensible qui demande d’élever le niveau de précaution. Nous avons le droit de mener une enquête pour s’assurer que la personne choisie par un membre de la police pour se marier a une conduite exemplaire dans la société. Il n’est pas permis qu’un policier se marie avec une personne aux mœurs légères ou impliquée dans le trafic de drogues, par exemple. Cette procédure ne veut pas être une intrusion dans la vie privée de nos fonctionnaires, mais c’est pour protéger ce service névralgique. Notre métier est noble sauf qu'il a ses contraintes.

Quelles sont les mesures prises pour améliorer les conditions de vie des policiers?

D’abord, il y a eu la hausse des salaires qui a permis d’offrir des revenus respectables aux policiers. De même, les actions sociales sont en train d’être améliorées de manière significative. Il y a aussi des conventions avec des sociétés de financement, des banques, des promoteurs immobiliers (publics et privés), des assurances pour permettre aux policiers d’accéder aux crédits et au logement. A titre indicatif, en plus des 30.000 DH pour l’organisation des funérailles d’un de nos membres décédés, l’assurance décès a été revalorisée à 120.000 DH. A ces prestations s’ajoutent les efforts de la Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales. Ce travail est une application des instructions de Sa Majesté. Donc, on ne peut pas dire que rien ne se fait pour améliorer les conditions de travail des policiers.

N’y aurait-il pas des lacunes à combler dans la formation continue des policiers?

L’Académie royale de la police à Kenitra ne désemplit pas. Chaque semaine des formateurs nationaux et internationaux assurent des séminaires à nos éléments. En plus, M. le Directeur Général a donné ses consignes pour qu’il y ait des formations même au niveau local. Cette action a déjà commencé avec la généralisation des briefings pour chacune des équipes de terrain. L’objectif est double : avoir une communication entre le commandant et le reste de la hiérarchie et parvenir à avoir une police de proximité.

Est-ce que la DGSN dispose d’une stratégie clairement définie ?

Nous avons une stratégie scientifique et globale pour préserver la sécurité publique, protéger les institutions et les citoyens. Cette stratégie est déclinée en plan d’actions. Les RH, la logistique, la spécialisation sont nos priorités actuellement.

La DGSN va-t-elle pouvoir recruter pour tous les postes budgétaires que vous ont été alloués par La Loi de finances 2013?

On ne peut pas rater ces postes budgétaires. La DRH gère ce chantier selon le règlement en vigueur. Développer ce département est une priorité. Tout le monde est conscient du rôle de la sécurité dans le développement du pays. региональное продвижение