Bilan social Pas de quoi pavoiser

Le 29 avril, le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle a présenté le bilan social de 2012 à la presse. Abdelouahed Souhail n’avait pas de grandes nouvelles à annoncer aux travailleurs à la veille du 1er mai.

Présentant le bilan social, le ministre de l’Emploi a souligné que l’année 2012 a connu la conclusion d’une convention collective de travail à la société Tecmed à Tanger ainsi que le renouvellement d’une convention collective de travail à « Maroc Telecom ». S’y ajoutent 162 protocoles d’accords conclus pour toute l’année. Une moisson bien maigre pour une économie qui se veut dynamique. Abdelouahed Souhail a aussi précisé qu’il a été procédé au traitement de 42 conflits collectifs au niveau de la commission nationale d’enquête et de conciliation dont 19 ont été réglés. Du reste, pas moins de 335 grèves ont été déclenchées au sein de 272 établissements dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2011 qui a connu 418 grèves. Il n’en demeure pas moins que le bellicisme dans le monde du travail reste inquiétant. Surtout que l’année passée, 803 autres grèves ont pu être évitées de justesse au sein de 657 établissements des secteurs de l’industrie, du commerce et des services contre 722 grèves évitées au sein de 691 établissements en 2011. 19 conflits de travail évités parmi 42 conflits et 335 grèves observées en une année ! Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir. On pourrait même crier : pompier social où es-tu ?

Mais où est passée donc la loi sur les syndicats

La Loi sur les syndicats reste encore en projet. Son principal apport est qu’il impose les règles de transparence pour les Centrales syndicales qui sont non habituées à cet exercice démocratique pourtant nécessaire dans une démocratie. Dans son Article 32, la première mouture du projet de texte stipule que les syndicats qui bénéficient du soutien financier de l’Etat doivent apporter la preuve qu’ils ont utilisé l’argent reçu à des fins pour lesquelles il leur a été octroyé. Les autres articles sont tout aussi tranchants. L’article 33, par exemple, stipule : Les syndicats professionnels doivent tenir une comptabilité dans des conditions qui seront prévues par un texte réglementaire. De même, ils doivent déposer leurs fonds, en leur nom, dans une institution bancaire de leur choix.

L’article 38 est aussi à méditer : Tout syndicat qui n’organise pas son congrès tous les 4 ans perd le droit à la subvention annuelle. S’il était appliqué, ce texte jetterait toutes les Centrales aux orties. Est-ce pour cela qu’elles le bloquent ?

L’argent des syndicats

La subvention accordée aux cinq syndicats dits les plus représentatifs s’est élevée en 2011 à 33 millions de DH. En 2010, les mêmes centrales avaient reçu de la part du Trésor public 23 millions de DH, 17 millions en 2009 et 15 millions en 2008. De même, en 2007, 15 millions de DH leur ont été accordés en 2007 pour les aider à mener campagne dans le cadre du renouvellement du tiers des membres de la deuxième Chambre. D’ailleurs, cette année-là a connu un débat houleux animé par des syndicalistes qui réclamaient à Abbas El Fassi, qui avait fait inscrire l’aide aux syndicats dans le projet de Loi de finance 2008, le relèvement du montant de l’aide à 600 millions de DH, en vain. Pour rappel, c’est Jamal Rhmani, ancien ministre de l’Emploi, qui avait levé le voile sur ces aides en annonçant qu’un montant de 1 millions de DH réservé aux syndicats était inscrit, depuis 2000, dans le budget de ce département. Les montants ont été donc revus substantiellement à la hausse au fil des ans, et des pressions. La répartition, selon Rhmani, se faisait au prorata des résultats électoraux obtenus. Le problème c’est que tout cet argent est dépensé sans aucun contrôle. продвижение сайтов