Hinda Djeridi : « Ma mission est d’éveiller les consciences »

Humaniste et profondément engagée, la naturopathe, animatrice radio et écrivaine franco-tunisienne nous parle de son 1er livre « L’âme du ramadan », un guide pratique pour le jeûneurs et une initiation spirituelle qui invite à un éveil des consciences pour mieux faciliter le dialogue et le vivre ensemble.

Préparatrice en pharmacie depuis 16 ans, Hinda Djeridi devient naturopathe suite à des problèmes de santé. Humaniste et toujours prête à soutenir les plus démunis, l’animatrice radio, conférencière, chroniqueuse TV, youtubeuse et écrivaine à Paris, sort son premier ouvrage « L’âme du ramadan » (sur Amazon). Un livre qui amène le lecteur à découvrir en 30 chroniques l’essence même du jeûne du Ramadan dont les multiples bienfaits à la fois spirituel, humaniste et physique sont encore très mal connus par une bonne partie des citoyens du monde.

Vous venez de sortir votre 1er livre « L’âme du ramadan », pourquoi ce thème ?

D’abord, parce que l’âme c’est la subtilité, le non palpable, l’âme renferme tous les secrets de la création, toutes les mémoires trans-générationnelles. C’est un livre multidimensionnel qui montre les subtilités du ramadan. Le ramadan, ce n’est pas que du jeûne, c’est toute une dimension, c’est aussi le bon comportement, la solidarité, l’amour des autres, la fraternité, se mettre à la place du pauvre, pouvoir comprendre la sphère spirituelle mais c’est aussi la méditation, aller au-delà de l’égo, le moi qui est narcissique, égocentrique. Ce livre c’est un message de paix, d’amour et c’est le message dont l’humanité a besoin aujourd’hui, parce que l’humanité est vraiment en souffrance. Etant musulmane vivant en France, je vois qu’il y a un mal être, on ne connait pas réellement l’islam, on a cette vision de l’islam associée à la violence, alors qu’en réalité, l’islam, c’est l’amour et la solidarité et c’est ce que j’ai voulu transmettre comme message à travers ce livre. J’ai grandi avec l’éducation musulmane, et quand j’étais petite, je croyais en Dieu mais je ne vivais pas Dieu. Ce sont deux choses différentes et malheureusement, beaucoup pratiquent mais ne sont pas dans cette dimension de l’amour et de la compassion !

Vous vous êtes basée sur quoi pour écrire ce livre ?

Je me suis basée sur beaucoup d’études de chercheurs, de médecins, de savants (hadiths du prophète)…Il s’agit de 30 chroniques, je ne voulais pas que ça soit complexe, ce n’est pas une thèse, c’est un avant-gout, c’est pour donner des idées claires et précises. J’ai beaucoup de non musulmans qui achètent ce livre, des gens de confession juive qui vont offrir à leurs amis musulmans, ou de confession chrétienne qui découvrent des choses qu’ils ignoraient.

C’est comme un petit guide pratique ?

Oui, je suis naturopathe aussi, et donc, ce livre met en avant tous les bienfaits physiques et nutritionnels du jeûne. Physiques au niveau de la santé, parce que ça permet le repos de tous les systèmes enzymatiques, mécaniques et digestifs. Aujourd’hui, c’est reconnu, le jeûne est utilisé dans plusieurs pratiques, il a des vertus curatives, thérapeutiques, et va agir même au niveau des cellules malades, puisqu’il nettoie ce qui est néfaste. Plus on mange, plus on grignote notre capital santé, plus on vieillit, plus on a des risques d’augmenter les maladies métaboliques. Pendant le ramadan, il y a une augmentation des maladies métaboliques comme le diabète, hypertension, le cholestérol parce que les gens ne savent pas manger, ils mélangent le sucre aux boissons gazeuses, alors que c’est nocif pour la santé. Dans ce livre, je donne des conseils pour bien manger, je parle des boissons déconseillées, … c’est un petit guide pratique.

Que représente l’écriture pour vous ?

C’est une façon de pouvoir être utile pour l’humanité, le livre est destiné à tout le monde, pas uniquement les musulmans, il est universel. Je suis quelqu’un de spirituel et profondément humaniste, je ne veux que le bien pour l’humanité et j’essaie humblement de transmettre et de partager, parce que c’est un peu notre mission sur terre.

J’écris beaucoup de poèmes, j’ai toujours écrit depuis toute petite. Pour moi, c’était une  forme de thérapie, aujourd’hui, je suis thérapeute, mais c’était la meilleure des manières pour moi, quand j’avais de émotions fortes ou un traumatisme, de faire ressortir tout cela, parce que chaque émotion négative doit être transformée en émotion positive. Pour moi, la création, c’est ces émotions de souffrance que j’ai eu dans ma vie, que j’ai vite transformé en créativité.

Vous êtes journaliste aussi ?

Oui, je suis animatrice radio sur Paris où j’anime une émission qui s’appelle « Parler, Bien-être et réussite » sur France Maghreb 2. Cette émission a pour but de valoriser l’être humain, de mettre en avant des talents, des artistes qui ne sont pas connus, des jeunes qui aimeraient percer dans tel ou tel domaine, leur donner l’occasion d’être invité dans un média, parce que j’ai toujours voulu qu’on me fasse ça quand j’étais jeune.

Vous tenez aussi à valoriser la femme ?

Oui parce que c’est un sujet qui me tient à cœur. La femme, c’est aussi la maman, l’épouse, elle est beaucoup dans l’éducation. Elle représente aussi cette sensibilité et beaucoup d’hommes écoutent leur femme parce qu’elle peut être de bon conseil. C’est important de valoriser la femme dans tous ses projets : l’entrepreneuse, la femme au foyer, … le plus dur des métiers c’est d’être maman, c’est très difficile d’élever un enfant, on essaie de lui inculquer les valeurs et les vrais principes, l’amour des autres, le partage. Et comme on vit dans une société très dure, on veut les protéger, on essaie de leur donner un maximum d’amour pour qu’ils ne soient pas en carence. Vous savez, en tant que thérapeute, la plupart les patients que je vois ont une carence affective, un manque relationnel, un problème de communication entre les parents et les enfants, des problèmes d’identité pour les enfants nés en France. Moi, je fais partie de ces jeunes qui ont grandi avec cette double culture, mais avec le temps, on prend la richesse des deux pays et on se construit notre propre identité avec la confiance en soi, c’est ça le plus important. On a tous une mission sur terre, la mienne c’est transmettre, aider les gens, éveiller les consciences et faire le maximum de bien avant de partir.

Vous vous sentez plus tunisienne ou plus française ?

J’aime les deux en fait, parce que la France, j’y suis née, mais je garde ma culture et ma religion est très importante. Je suis une amoureuse de la Tunisie, du Maroc aussi, ma grand-mère est moitié marocaine, je suis une amoureuse de l’Afrique. Aujourd’hui, il y a beaucoup de racisme, la vie en France a énormément évolué, beaucoup de jeunes n’ont pas de travail, il y a beaucoup d’ignorance, du coup, les gens font souvent l’amalgame! Ceci étant, j’ai beaucoup d’amis qui sont français de souche et qui ne font pas l’amalgame, mais c’est aussi à nous Musulmans, de montrer le bon comportement et de donner le bon exemple.