Banque d’Espagne : Les plus riches s’enrichissent avec la crise

Les crises économiques ne font pas que des malheureux. Elles peuvent aussi être source de «bonheur» pour certains pans de la société. C’est le cas en Espagne.

La Banque d’Espagne confirme une augmentation de la part de la richesse nette accaparée par les plus riches. Ainsi la richesse des 10% de la population les plus riches est passée de 44% de la richesse nette totale des ménages en 2008 à 53% en 2014.

Toutefois, il convient de noter que l’évolution «nettement plus positive» des pensions moyennes en Espagne par rapport aux revenus tirés de l’emploi a entraîné une réduction de l’inégalité du revenu total des ménages pendant les années de crise économique.

Cela ressort clairement du document «L’inégalité des revenus, de la consommation et de la richesse en Espagne», publié lundi ( 28 mai 2018) par l’organe de surveillance. Ce document conclut que la dernière crise économique a provoqué «une augmentation marquée des indicateurs d’inégalité» dans la plupart des pays de l’OCDE, y compris en Espagne.

L’organe de surveillance différencie l’inégalité en fonction du revenu salarial individuel, du revenu brut des ménages, du revenu net du ménage, de la consommation et de la richesse.

«La moindre inégalité observée en termes de revenu brut total du ménage est due à différents facteurs, tels que le fait que la taille moyenne du ménage est relativement élevée dans notre pays, liée en partie à un retard dans l’émancipation des jeunes du foyer paternel. Les retraités, qui vivent généralement dans des ménages comptant moins de membres, sont sur-représentés dans la partie inférieure de la répartition des revenus. En ce sens, le fait que la pension moyenne ait connu une évolution nettement plus positive tout au long de la crise que le revenu tiré de l’emploi a entraîné une réduction de l’inégalité du revenu total des ménages », explique le rapport.

Par ailleurs, le rapport montre qu’il y a eu une augmentation très significative du chômage et une réduction des heures effectivement travaillées, qui se concentraient dans les groupes à bas salaires, ce qui a augmenté «considérablement» l’inégalité des revenus salariaux et du revenu brut par tête.

En général, le document explique que le taux élevé de chômage fait que le niveau d’inégalité du revenu brut par habitant en Espagne est très élevé par rapport à d’autres pays, même en période de boom économique.

Selon la Banque d’Espagne, l’inégalité de la richesse est plus grande que celle du revenu et a augmenté tout au long de la crise, bien que l’Espagne présente un degré d’inégalité de richesse modérée dans les comparaisons internationales.

L’indice de richesse nette de Gini a augmenté de près d’un dixième sur la période 2008-2014, après une phase de stabilisation. 10% de la population la plus riche a accumulé 44% de la richesse nette totale des ménages en 2008, un pourcentage qui a atteint près de 53% en 2014.

De même, le pourcentage de richesse nette de 5% de la population ayant la richesse la plus élevée a augmenté de 8 points de pourcentage sur la période 2008-2014.