«Zéro Mika»: L'Etat a déboursé 117,8 millions de DH pour accompagner les industriels

Dans un communiqué publié hier (samedi 30 juin 2018), le ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique fait le bilan après l’interdiction effective du sac en plastique suite à l’adoption de la loi 77-15. Le sac indésirable est, à encroire le département de Moulay Hafid Elalamy, définitivement banni des segments de la moyenne et grande distribution et du commerce de proximité organisé, qui recourent désormais à des alternatives pratiques. Le ministère chiffre la production de sacs non tissés à 3,2 milliards de sacs, alors qu’elle n’était au départ que de 1,8 milliard. La production des sacs tissés a elle aussi progressé, passant de 1 à 1,2 milliard de sacs durant la deuxième année de mise en œuvre de la loi.

Chiffres clés

Le programme d’accompagnement à la reconversion des entreprises impactées mis en place a bénéficié à 25 entreprises éligibles sur 29 candidates avec une prime globale de 65,4 millions de DH. Ce qui a permis non seulement le maintien des emplois impactés mais aussi la création de 600 nouveaux postes. 19 autres entreprises ont bénéficié de l’appui du Programme Imtiaz pour la production de solutions alternatives. Le montant global alloué à ces dernières se chiffre à 52,4 millions de DH.

Le département de l’Industrie relève que l’utilisation de sacs interdits persiste dans les souks et le commerce ambulant et non organisé qui s’approvisionnent auprès de réseaux clandestins et de la contrebande. Toutefois, 89,9 tonnes de sacs ont été saisies au niveau des postes frontaliers et 757 tonnes dans des unités et ateliers clandestins, lors des 682.467 opérations de contrôle effectuées. 3.826 infractions ont été constatées par procès-verbaux transmis aux Procureurs du Roi et 757 jugements ont été prononcés avec des amendes d’un montant global de 5 millions de dirhams.

Le ministère souligne que pour renforcer le contrôle, la réglementation en vigueur a été étoffée. «Ainsi, la soumission à licence des importations de polyéthylène, matière première servant à la production de sacs interdits, a permis de réduire sensiblement le volume importé». La preuve par les chiffres: 28495 tonnes ont été importées de janvier à mai 2018 contre 41368 tonnes durant la même période de 2017, soit une réduction de 31%.

Autre indicateur clé montrant qu’un changement de comportement a été opéré: Le recours à des matières premières alternatives a été, par ailleurs, constaté lors des contrôles effectués qui ont mis en évidence l’utilisation par les unités clandestines de plastique récupéré dans les décharges, ainsi que de matières premières hautement toxiques et nuisibles à la santé servant à la base à la production d’emballages de produits industriels divers.