Faux départ du Conseil national de la presse

Le Conseil national de la presse fait déjà des mécontents. Mohammed Brini en est un et vient de le faire savoir. Ce 8e membre désigné par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) au sein de ce Conseil a annoncé publiquement sa démission. La cause : "Le climat qui règne dans le paysage médiatique depuis le lancement de l’opération de constitution du Conseil national de la presse vient aggraver une situation déjà empreinte de lourdeur, de dégradation et de pourrissement», décrit Brini dans sa lettre de démission adressée au président de la FMEJ. Et ce vétéran d’ajouter : «Ce climat, hélas, n’a fait que consacrer l’image négative de la presse nationale auprès de larges franges des citoyens et menace de priver le Conseil de toute crédibilité et autorité morale avant même son installation".

Brini, qui était au début du processus très enthousiaste à l’idée de contribuer à la réussite de cette expérience, a précisé dans sa lettre que devant cette "situation malsaine", il a pris sa décision de démissionner, "un choix personnel irréversible". Pour lui, la constitution du Conseil national de la presse est entourée de "conditions malsaines" menaçant de faire de cette instance une institution paralysée, sans crédibilité aucune et incapable de réaliser le minimum attendu par le corps journalistique et le citoyen marocain, qui aspire à ce que la presse de son pays lui garantit son droit à l’information.

En réponse, Le Bureau exécutif de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a indiqué ce dimanche 22 juillet 2018 avoir reçu avec beaucoup de regret la démission de Brini et a salué la décision des éditeurs de geler leur contribution à la constitution du Conseil national de la presse, jusqu’au "redressement du processus et assainissement du climat", dans le but de faire de ce Conseil "une partie de la solution et non pas du problème".

Cette démission, "pleine de leçons et de significations", intervient suite à la réunion d’évaluation, tenue vendredi par les éditeurs élus au sein de Conseil, en présence de Brini, rappelle le Bureau de la FMEJ. Cette rencontre, ajoute la même source, a été l’occasion de s’arrêter sur le climat, qui a accompagné la constitution du Conseil et les problèmes qui menacent sérieusement de paralyser sa force morale nécessaire à l'exercice de ses nobles missions dans le cadre de l’auto-organisation de la profession et de sa moralisation.