Le Social au centre des préoccupations
Ahmed Charai

Le discours du Trône, comme d’habitude, a constitué une occasion pour recentrer les choses, les mettre en perspective de manière stratégique. Le Roi Mohammed VI a d’abord fustigé le nihilisme tout en reconnaissant les difficultés, mais en rappelant que le vrai patriotisme consiste dans la mobilisation de tous pour les dépasser

et non pas dans un négativisme qui nie les acquis.

Le discours met le doigt sur la question sociale. Il propose une nouvelle approche pour une meilleure cohérence des différents programmes existants, afin d’atteindre une plus grande efficacité au profit des classes ciblées. Cette

approche est novatrice, surtout que, selon la vision Royale, elle doit être accompagnée de procédures d’évaluation permanente.

Comme mesure d’urgence, le Roi a déterminé quatre axes pour une action gouvernementale immédiate. Trois concernant des programmes en cours mais en difficulté : L’aide à la scolarisation des enfants de milieux défavorisés, soit par le moyen d’un soutien financier, ou les cantines, ou encore les internats. Ce programme n’a pas reçu les budgets nécessaires à son optimisation.

Le RAMED, couverture médicale pour les indigents, est lui aussi en souffrance pour des raisons budgétaires. La troisième phase budgétaire de l’INDH, initiative que le Roi suit particulièrement, doit elle aussi, être mise

en place. Enfin, le Roi réclame la reprise du dialogue social et appelle tous les partenaires sociaux, ainsi que le gouvernement, à mettre les intérêts du pays au dessus des intérêts particuliers.

La question sociale, les manques à ce niveau ; la nécessité d’améliorer la protection sociale ; de revoir l’offre de la santé publique ; de réaliser l’équité sociale et territoriale, ont été au centre du discours du Trône. Mais le Roi n’a pas manqué de rappeler que la dignité du citoyen nécessite d’abord un emploi. Or, le même jour, le Wali de Bank Al Maghreb a présenté son rapport qui dit, que malgré la création d’un nombre important d’emplois, le taux de chômage a augmenté, parce que le marché du travail n’a pu inclure les nouveaux demandeurs.

Pour cela, il faut encourager l’investissement. Le Roi a rappelé que cela est primordial, mais qu’il ne faut pas se limiter aux textes. A nouveau le discours du Trône réclame une administration efficiente, débarrassée de la corruption. Le Souverain a rappelé qu’il appelle de ses voeux un nouveau modèle de développement. Ce qu’il avait annoncé lors de l’ouverture de la session parlementaire d’Octobre dernier. Il demande au gouvernement et donc aux

partis de s’y atteler. Mais les partis politiques doivent changer leurs méthodes pour s’approcher de la jeunesse, mieux prendre en compte ses attentes, ses revendications et pour canaliser son ambition de participer à l’édification du pays.

C’est un discours fort et pragmatique puisqu’il propose une approche, des mesures concrètes et un agenda. C’est à l’intendance, c’est à dire le gouvernement, de suivre.