Conseil de la ville de Casablanca: Une gestion ordurière

Casablanca a été transformée, ces derniers jours, en décharge publique. Au centre-ville comme dans les quartiers périphériques, on pouvait voir des amas de détritus faisant le bonheur d'essaims de mouches. Ces images doivent avoir rappelé aux moins jeunes casablancais, le temps où les rues et les ruelles de leur ville étaient dépourvues de bennes à ordures.

Pourquoi en est-on arrivé là ?  

" Les contrats signés avec Averda et Sita El Beida pour le ramassage des ordures viennent d'arriver à échéance et les responsables en charge de la propreté au sein du Conseil de la ville n'ont pas eu la présence d'esprit de lancer l'appel d'offres à temps pour maintenir les mêmes prestataires ou les changer", nous explique un élu local.

De son côté, Mohamed Haddadi, le M. Hygiène au Conseil de la ville, tente de faire endosser toute la responsabilité de l'accumulation des ordures aux éboueurs. Ces derniers viennent d'observer une grève de 48 heures. "A travers ce mouvement de protestation nous réclamons juste des droits aussi élémentaires que l'amélioration de nos conditions de travail qui sont catastrophiques, la révision de nos salaires qui sont misérables et le réengagement de nos camarades licenciés sans raison valable", réplique l'un des grévistes que nous avons interrogé, vendredi 14 septembre 2018 à 12H30, alors qu'il criait sa colère, avec ses collègues, devant la Wilaya de Casablanca et non loin du siège du Conseil de la ville.

Si la tension persiste et la procédure d'examen des offres s'éternise, les "dépotoirs de proximité" se multiplieront au grand bonheur des mouches.