Affaire Ben Battouche. Une justice glamour à défaut d’être indépendante

Manuel Ollé, l’avocat espagnol de Brahim Ghali, le chef du Front Polisario qui voyage avec un passeport algérien, a demandé au juge du Tribunal national Santiago Pedraz de classer l'affaire dans laquelle son client est poursuivi pour « génocide, détention illégale et torture »., écrit le site El Faro Ceuta. Son argument ? Ces accusations « répondent à de fausses motivations de nature politique ». Classique comme stratégie de défense, il faut politiser les débats et ainsi enterre la véritable nature de l’affaire criminelle.
Selon le site, l’avocat a insisté sur le fait que « l'intention de ces poursuites est d'attaquer son client, car il est une figure historique de la lutte pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ». Et surtout, un ancien agent (on ne sait pas s’il a quitté son poste) des services espagnols du temps que l’Espagne colonisait le Sahara.
Plus d'un mois après son admission dans un hôpital de Logroño en raison, dit-on du COVID-19, qui a généré une grave crise diplomatique entre l'Espagne et le Maroc, Ghali est rentré, chez lui, en Algérie, après avoir comparu le dernier jour devant le juge Pedraz. Celui-ci avait refusé, comme on sait, d'imposer les mesures conservatoires demandées par les plaignants, y compris l'emprisonnement ou le retrait du passeport, considérant qu'il n'y avait aucun risque de fuite. Pour lui, il n’y avait pas d’ « éléments circonstanciels pour le croire responsable d'un quelconque crime».
En demandant le non-lieu, l’avocat a souligné le manque de preuves contre Ghali et a assuré que "les faits dénoncés sont inexistants » et qualifié l'accusation de génocide d’ »incongrue". La défense veut faire faire passer Ibrahim Ghali, Ben Battiouche, pour une victime.
De toute façon que l’affaire soit jugée ou pas, on est désormais convaincu d’une chose, les chansons sur l’indépendance de la Justice que l’Europe sert aux pays en développement n’est qu’une grosse arnaque. Tout le monde est sous développé au regard de cette composante incontournable de la démocratie.
Le juge Santiago Pedraz est un personnage de de mode et de paillettes. Il s’affichait, au gala du personnage de l’année de Vanity Fair (septembre 2018) avec sa nouvelle compagne, l'avocate Sylvia Córdoba, avec qui il était en couple depuis quelques mois déjà , bien qu'il n'ait pas été légalement séparé de sa femme et mère de ses enfants, la journaliste Paula Arenas Martín-Abril. A défaut d’être indépendante, la justice espagnole peut être glamour. Aucune constitution n’y oblige, mais ça permet de paraître dans les magazines people.