Société
Sara Hamza officiel : La mort en spectacle sur Youtube
Dans la course aux vues, les youtubeurs en oublient parfois leur humanité. Le couple très suivi Sara et Hamza fait le buzz en donnant en spectacle la mort de leur bébé.
Hayat Kamal Idrissi
Le youtubeur emmène ses followers jusqu'au cimetière pour enterrer son bébé
Avec 165.000 abonnés, Sara et Hamza n’en sont pas à leur premier vlog « indiscret ». Leur première rencontre, leur relation, les détails de leur vie, leur mariage, la grossesse de la jeune femme, son évolution, son suivi détaillé... les fans de la chaîne youtube Sara Hamza officiel ont droit à tout savoir sur la vie personnelle du couple. Ce qui n’est pas tout à fait nouveau vu que c’est une tendance nationale mais aussi internationale. Un phénomène social profondément lié à la révolution des réseaux sociaux. Sauf que le couple a franchi là une nouvelle limite en postant la vidéo de l’enterrement du bébé mort né.
Spectacle morbide
Entre les larmes de la jeune mère endeuillée, le petit corps de la fillette morte, les commentaires détachés du père, la tombe béante accueillant la petite morte... cette nouvelle vidéo était insoutenable pour un grand nombre d’internautes. Choqués par ces images, ces derniers accusent le couple d’utiliser la mort de leur bébé pour attirer les vues. « Votre opportunisme vous aveugle ! Vous avez oublié qu’il s’agit de votre enfant et vous n’avez pensé qu’au buzz !!! », commente Sanae Asfal, une follower du couple. Tandis que Ibtissam Tahri n’en croit pas ses yeux. « C’est trop ! Comment avez-vous eu le cœur pour filmer le corps de la petite et son enterrement ?!! Vous n’avez eu aucune pitié pour votre propre enfant, votre cupidité a eu le dernier mot dans cette affaire ! », accuse-t-elle.
Choquante, la dite vidéo a été pourtant visualisé par près de 500.000 personnes. Le spectacle de la mort est-il aussi « attrayant » ? La douleur est-elle si attractive ? Est-ce de la compassion ou un simple voyeurisme cybernétique ? « Si l’on peut croire à une sorte de compassion de la part des followers par rapport à un triste événement vécu par leurs « idoles », on ne peut pas nier pour autant qu’on est devant une certaine forme de voyeurisme actif. Ce dernier est nourri par l’indiscrétion des animateurs des chaines youtube et leurs vidéos trop personnelles », analyse Mehdi Boussaid, chercheur en sociologie.
Nourrir la bête
D’après ce dernier, avec chaque vidéo postée, chaque indiscrétion publique, la curiosité et le voyeurisme du public grandissent davantage. « C’est comme une sorte de bête qui, à fur à mesure qu’on la nourrit, son appétit grandit et devient avec le temps insatiable », compare le chercheur. Un cercle vicieux dans lequel sont piégés beaucoup de youtubeurs dont le principal capital n’est autre que les détails de leur vie personnelle.
« Il faut satisfaire la galerie et à chaque fois on franchit un nouveau seuil. Aujourd’hui je vous raconte mon histoire d’amour, demain son aboutissement, puis les problèmes de couple, puis les détails intimistes... C’est un véritable engrenage auquel sont pris les youtubeurs mais aussi leurs followers obnubilés par cette vie alternative proposée par leurs idoles cybernétiques », analyse Boussaid.
Franchir les limites
Mais cette course effrénée au buzz peut-elle justifier de donner la mort d’un proche en spectacle et celle d’un bébé de surcroit ? « En franchissant régulièrement et progressivement les différents seuils, certains youtubeurs ne remarquent même pas quand ils dépassent les limites acceptables par la société. Si certains le font délibérément et en connaissance de cause pour faire le buzz, d’autres y arrivent sans se rendre compte. Ils ont supprimé auparavant les frontières entre le faisable et pas faisable sur le net et devant les followers », nous explique le chercheur.
Des propos qui rejoignent les paroles de Hamza s’exprimant sur la vidéo : « Vous êtes notre famille, vous êtes si proches de nous qu’on n’hésite pas à partager ces moments douloureux avec vous. Votre présence à nos côtés est si précieuse, merci d’être là ! », s’adresse-t-il à ses spectateurs. La douleur des jeunes parents endeuillés est-elle si insoutenable qu’ils veulent la partager avec leurs fans ou c’est seulement de l’opportunisme émotionnel visant à rentabiliser un triste événement en le transformant en rentes mensuelles sur Youtube ? En tout cas leur vidéo a choqué mais a été également très suivie... L’un des mystères du net.
Spectacle morbide
Entre les larmes de la jeune mère endeuillée, le petit corps de la fillette morte, les commentaires détachés du père, la tombe béante accueillant la petite morte... cette nouvelle vidéo était insoutenable pour un grand nombre d’internautes. Choqués par ces images, ces derniers accusent le couple d’utiliser la mort de leur bébé pour attirer les vues. « Votre opportunisme vous aveugle ! Vous avez oublié qu’il s’agit de votre enfant et vous n’avez pensé qu’au buzz !!! », commente Sanae Asfal, une follower du couple. Tandis que Ibtissam Tahri n’en croit pas ses yeux. « C’est trop ! Comment avez-vous eu le cœur pour filmer le corps de la petite et son enterrement ?!! Vous n’avez eu aucune pitié pour votre propre enfant, votre cupidité a eu le dernier mot dans cette affaire ! », accuse-t-elle.
Choquante, la dite vidéo a été pourtant visualisé par près de 500.000 personnes. Le spectacle de la mort est-il aussi « attrayant » ? La douleur est-elle si attractive ? Est-ce de la compassion ou un simple voyeurisme cybernétique ? « Si l’on peut croire à une sorte de compassion de la part des followers par rapport à un triste événement vécu par leurs « idoles », on ne peut pas nier pour autant qu’on est devant une certaine forme de voyeurisme actif. Ce dernier est nourri par l’indiscrétion des animateurs des chaines youtube et leurs vidéos trop personnelles », analyse Mehdi Boussaid, chercheur en sociologie.
Nourrir la bête
D’après ce dernier, avec chaque vidéo postée, chaque indiscrétion publique, la curiosité et le voyeurisme du public grandissent davantage. « C’est comme une sorte de bête qui, à fur à mesure qu’on la nourrit, son appétit grandit et devient avec le temps insatiable », compare le chercheur. Un cercle vicieux dans lequel sont piégés beaucoup de youtubeurs dont le principal capital n’est autre que les détails de leur vie personnelle.
« Il faut satisfaire la galerie et à chaque fois on franchit un nouveau seuil. Aujourd’hui je vous raconte mon histoire d’amour, demain son aboutissement, puis les problèmes de couple, puis les détails intimistes... C’est un véritable engrenage auquel sont pris les youtubeurs mais aussi leurs followers obnubilés par cette vie alternative proposée par leurs idoles cybernétiques », analyse Boussaid.
Franchir les limites
Mais cette course effrénée au buzz peut-elle justifier de donner la mort d’un proche en spectacle et celle d’un bébé de surcroit ? « En franchissant régulièrement et progressivement les différents seuils, certains youtubeurs ne remarquent même pas quand ils dépassent les limites acceptables par la société. Si certains le font délibérément et en connaissance de cause pour faire le buzz, d’autres y arrivent sans se rendre compte. Ils ont supprimé auparavant les frontières entre le faisable et pas faisable sur le net et devant les followers », nous explique le chercheur.
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