Cinema
Wijdane Balbiyar. « Le cinéma indépendant me permet de m’exprimer librement »
Passionnée de cinéma depuis son plus jeune âge, la jeune réalisatrice marocaine Wijdane Balbiyar basée à Washington nous parle de son court-métrage « Regreso » sur la crise migratoire, ayant remporté le meilleur prix dans la catégorie documentaire au Festival du Film Indépendant de Vancouver qui s’est tenu du 27 au 30 juillet 2021.
Influencée par la narration visuelle de Martin Scorsese et Michael Moore, la cinéaste ayant fait ses preuves à New York film Academy partage avec nous son penchant pour le cinéma indépendant.
Kawtar Firdaous
Regreso de Wijdane Balbiyar
Sélectionné dans plusieurs festivals internationaux de renom (Rome, New York...), le court métrage « Regreso » de Wijdane Balbiyar vient de remporter le meilleur prix dans la catégorie documentaire au Festival du Film Indépendant de Vancouver au Canada qui s’est déroulé en mode virtuel du 27 au 30 juillet 2021.
Le film poignant ayant séduit le jury par son côté profondément humain raconte l’histoire du jeune adolescent Achraf qui avait tenté de regagner à la nage de la ville de Sebta en Mai dernier et dont les vidéos virales avaient ému la toile pendant des semaines.
Touchée par le destin tragique de celui que la presse internationale a appelé « le garçon à la bouée à Ceuta », la jeune réalisatrice Wijdane Balbiyar a voulu traiter à sa manière la problématique de la migration en filmant le désarroi d’une jeunesse livrée à elle-même.
Vous venez de remporter le prix au Film Indépendant de Vancouver 2021. Quel est votre sentiment ?
C’est un grand honneur pour moi. Je suis très heureuse et fière de raconter l'histoire d'Achraf au monde. Ce prix est une récompense pour mon travail mais surtout pour Achraf. Son histoire a touché beaucoup de personnes dans le monde entier. Je voulais donc transmettre son message et j’espère qu’on lui viendra en aide tout comme les personnes qui vivent le même calvaire.
Le film a été sélectionné dans d’autres festivals internationaux notamment en Italie et aux USA. Que pensez-vous de cette reconnaissance à l’étranger ?
Ça montre à quel point l’histoire de Achraf touche l’être humain peu importe sa nationalité et c’est cela à mon avis qui a encouragé les programmateurs des festivals à le sélectionner.
Pourquoi avoir voulu raconter l’histoire d’Achraf plus particulièrement ?
Le thème de l’émigration clandestine m’intéresse depuis longtemps, et quand j’ai vu la vidéo de Achraf sur internet, j’étais choquée et bouleversée. Beaucoup de questions ont traversé à ce moment-là mon esprit. Comment quelqu’un peut-il risquer sa vie pour aller vers l’inconnu ? Comment peut-on se jeter dans la mer avec uniquement des bouteilles d’eau comme bouée de sauvetage ? Pourquoi un adolescent de 16 ans cherche-t-il à fuir son pays ? Toutes ces questions m'ont poussé à raconter son histoire.
Quel message vouliez-vous véhiculer dans ce film ?
Je voulais me pencher sur le calvaire des jeunes marocains qui souhaitent fuir leur pays d’origine alors que ce n’est ni un pays de guerre ni un pays où la famine sévit. Le cas d’Achraf n’est qu’un cas parmi d’autres. Beaucoup de jeunes de son âge ont les mêmes idées que lui et sont prêts à risquer leur vie pour rejoindre l’autre rive. Achraf a eu la chance de reprendre ses études et d’avoir un nouveau départ. Malheureusement, d’autres jeunes n’ont pas ce privilège.
Je pense qu’il est primordial de donner aux jeunes leur chance pour qu’ils puissent s’intégrer dans la société. Les opportunités ne manquent pas et au Maroc, le vrai capital c’est l’être humain.
Pourquoi le genre documentaire ?
J’ai toujours été attirée par le « cinéma vérité » et mon court-métrage « Regreso » montre la triste vérité d’une grande catégorie de notre société.
Le documentaire me permet d’exprimer à travers mes films la réalité « vivante » de certains maux dont souffre ma société. Il me permet également de transmettre des messages à travers la perspective de mes personnages principaux. Je souhaite que ce film puisse aider Achraf à avoir une deuxième chance et un nouveau départ.
Avez-vous rencontré des difficultés pendant le tournage ?
J’ai beaucoup galéré avant de trouver le contact de Achraf et de sa mère adoptive. Aussi, le fait de filmer dans les bidonvilles de Casablanca n’était pas une mince affaire. Mais grâce à mon équipe, le défi a été relevé et le film a été réalisé en deux mois.
Pourquoi avoir choisi "Regreso" comme titre ?
« Regreso » signifie « Retour » en espagnol. Car le rêve d’Achraf était de rentrer en Espagne.
Des réalisateurs que vous admirez ?
Michael Moore et Martin Scorsese m’inspirent énormément car ils ont réussi à créer au fil des ans, leur propre style de narration visuelle.
Que représente pour vous le cinéma indépendant ?
Le cinéma indépendant permet de produire des films qui nous ressemblent et qui respectent nos valeurs, c’est pour cela que c’est important d’être indépendant. Vous savez, c'est vraiment difficile de trouver des producteurs pour le genre de films que je réalise.
Le cinéma indépendant vous permet de vous exprimer librement et ne pas avoir à suivre les exigences d'aucune propagande.
Vos projets ?
Je suis en train de travailler sur le script mon prochain long métrage qui traitera des mères célibataires et les enfants nés hors mariage. C’est un problème social qu’on vit au Maroc et il faut mettre la lumière sur ce genre de sujets pour lancer le débat et trouver des solutions.
Le film poignant ayant séduit le jury par son côté profondément humain raconte l’histoire du jeune adolescent Achraf qui avait tenté de regagner à la nage de la ville de Sebta en Mai dernier et dont les vidéos virales avaient ému la toile pendant des semaines.
Touchée par le destin tragique de celui que la presse internationale a appelé « le garçon à la bouée à Ceuta », la jeune réalisatrice Wijdane Balbiyar a voulu traiter à sa manière la problématique de la migration en filmant le désarroi d’une jeunesse livrée à elle-même.
Vous venez de remporter le prix au Film Indépendant de Vancouver 2021. Quel est votre sentiment ?
C’est un grand honneur pour moi. Je suis très heureuse et fière de raconter l'histoire d'Achraf au monde. Ce prix est une récompense pour mon travail mais surtout pour Achraf. Son histoire a touché beaucoup de personnes dans le monde entier. Je voulais donc transmettre son message et j’espère qu’on lui viendra en aide tout comme les personnes qui vivent le même calvaire.
Le film a été sélectionné dans d’autres festivals internationaux notamment en Italie et aux USA. Que pensez-vous de cette reconnaissance à l’étranger ?
Ça montre à quel point l’histoire de Achraf touche l’être humain peu importe sa nationalité et c’est cela à mon avis qui a encouragé les programmateurs des festivals à le sélectionner.
Pourquoi avoir voulu raconter l’histoire d’Achraf plus particulièrement ?
Le thème de l’émigration clandestine m’intéresse depuis longtemps, et quand j’ai vu la vidéo de Achraf sur internet, j’étais choquée et bouleversée. Beaucoup de questions ont traversé à ce moment-là mon esprit. Comment quelqu’un peut-il risquer sa vie pour aller vers l’inconnu ? Comment peut-on se jeter dans la mer avec uniquement des bouteilles d’eau comme bouée de sauvetage ? Pourquoi un adolescent de 16 ans cherche-t-il à fuir son pays ? Toutes ces questions m'ont poussé à raconter son histoire.
"Le documentaire me permet d’exprimer à travers mes films la réalité « vivante » de certains maux dont souffre ma société".
Quel message vouliez-vous véhiculer dans ce film ?
Je voulais me pencher sur le calvaire des jeunes marocains qui souhaitent fuir leur pays d’origine alors que ce n’est ni un pays de guerre ni un pays où la famine sévit. Le cas d’Achraf n’est qu’un cas parmi d’autres. Beaucoup de jeunes de son âge ont les mêmes idées que lui et sont prêts à risquer leur vie pour rejoindre l’autre rive. Achraf a eu la chance de reprendre ses études et d’avoir un nouveau départ. Malheureusement, d’autres jeunes n’ont pas ce privilège.
Je pense qu’il est primordial de donner aux jeunes leur chance pour qu’ils puissent s’intégrer dans la société. Les opportunités ne manquent pas et au Maroc, le vrai capital c’est l’être humain.
Pourquoi le genre documentaire ?
J’ai toujours été attirée par le « cinéma vérité » et mon court-métrage « Regreso » montre la triste vérité d’une grande catégorie de notre société.
Le documentaire me permet d’exprimer à travers mes films la réalité « vivante » de certains maux dont souffre ma société. Il me permet également de transmettre des messages à travers la perspective de mes personnages principaux. Je souhaite que ce film puisse aider Achraf à avoir une deuxième chance et un nouveau départ.
Avez-vous rencontré des difficultés pendant le tournage ?
J’ai beaucoup galéré avant de trouver le contact de Achraf et de sa mère adoptive. Aussi, le fait de filmer dans les bidonvilles de Casablanca n’était pas une mince affaire. Mais grâce à mon équipe, le défi a été relevé et le film a été réalisé en deux mois.
Pourquoi avoir choisi "Regreso" comme titre ?
« Regreso » signifie « Retour » en espagnol. Car le rêve d’Achraf était de rentrer en Espagne.
"Mon prochain long-métrage traitera du calvaire que vivent les femmes célibataires au Maroc".
Des réalisateurs que vous admirez ?
Michael Moore et Martin Scorsese m’inspirent énormément car ils ont réussi à créer au fil des ans, leur propre style de narration visuelle.
Que représente pour vous le cinéma indépendant ?
Le cinéma indépendant permet de produire des films qui nous ressemblent et qui respectent nos valeurs, c’est pour cela que c’est important d’être indépendant. Vous savez, c'est vraiment difficile de trouver des producteurs pour le genre de films que je réalise.
Le cinéma indépendant vous permet de vous exprimer librement et ne pas avoir à suivre les exigences d'aucune propagande.
Vos projets ?
Je suis en train de travailler sur le script mon prochain long métrage qui traitera des mères célibataires et les enfants nés hors mariage. C’est un problème social qu’on vit au Maroc et il faut mettre la lumière sur ce genre de sujets pour lancer le débat et trouver des solutions.