Peinture
Exposition. « Éloge de l’ombre » en hommage à Hassani

Une série de témoignages vidéo d’artistes et personnalités du monde de l’art, dont Mohamed El Baz, Amina Benbouchta, Ilias Selfati, Brahim Alaoui et Tahar Ben Jelloun, agrémentera le propos de l’exposition.

Entre figuration et abstraction
Saad Hassani a expérimenté plusieurs styles. Son vocabulaire plastique concerne le travail sur le corps et les signes, mais l’artiste s’attache moins à la représentation pure qu’au travail sur la forme, la couleur et la recherche du mouvement. Dans la série « Corps Singulier », corps et espaces sont traités de manière allusive.
Référence directe à l’essai éponyme sur l’esthétique de l’écrivain japonais Jun'ichirō Tanizaki, le titre de l’exposition souligne l’importance de l’ombre et de la couleur pour Hassani. Dans son travail, la couleur est traitée dans toute son intensité, de l’ombre à la lumière. Sombre ou claire mais jamais terne, elle irradie dans chacune de ses toiles.
Appliquée en couches successives, la matière quant à elle impulse à l’œuvre son mouvement. Dans la série « Échiquier », les jeux de matière font apparaître et disparaître les pions, les positionnant dans une temporalité. Support d’une exploration plastique, cette série comprend de nombreuses variantes, comme autant de parties entamées ; non celles du joueur d’échecs mais celles du peintre.

Intense et mystérieuse
La peinture de Saad Hassani pourra parfois paraître intense par ses couleurs, mystérieuse par son traitement, mais elle n’aura jamais cessé d’être profondément vivante. Rassemblant plus de trente œuvres et à travers une diversité de médiums et de formats, « Éloge de l’ombre » est une plongée dans l’œuvre puissante de cet artiste historique de la modernité, passionné par Matisse, Paul Klee, Jilali Gharbaoui et Ahmed Cherkaoui.
Après l'expressionnisme abstrait, Hassani retourne dans les années 90 à une forme plus figurative. Il expérimente la sculpture, les pigments naturels, travaille l'éphémère sur le sable d'une plage de Oualidia. En 1997, il séjourne à la Cité internationale des arts à Paris et commence sa recherche sur le thème de l’échiquier. Il réalise une œuvre monumentale, une voile de 210 m² pour l'Exposition Universelle de Lisbonne en 1998.
Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions au Maroc ainsi qu’à l’étranger et a intégré de prestigieuses collections publiques et privées marocaines.
