Peinture
L’exposition « Le jardin d’Éden » rend hommage à 7 pionniers de l’art marocain


Ce qui réunit ces artistes c’est leur désir de donner à voir un monde idéal ou l’homme vivrait en symbiose avec la nature et en paix avec ses préceptes. Le « Jardin d’Éden », tel que décrit dans les textes religieux et certains contes populaires, semble avoir nourri leurs imaginaires avant que chacun d’eux ne le traduise à sa façon, en prenant appuis sur son propre environnement et quotidien. L’exposition tentera de dévoiler la quête individuelle de chacun des artistes d’un monde idéal, mais aussi de montrer la résonnance et les passerelles entre les thématiques communes qu’ils ont pu aborder pour améliorer d’abord celui dans lequel ils vivaient.
Si la modernité artistique marocaine est souvent associée à la première école abstraite née au lendemain de l’indépendance et les artistes qui fonderont plus tard le mouvement de Casablanca, il ne faudrait surtout pas omettre également la contribution de ces « autres pionniers » qui ont su puiser dans un patrimoine oral et une mémoire commune pour nous parler d’un certain « vivre ensemble » qu’ils désiraient ardemment pour leur pays.

Préfaçant le livre dédié à cette exposition, Abdellatif Zaghnoun, Président de la Fondation CDG, a précisé que « ces artistes qualifiés en leurs temps parfois de +naïfs+, méritent aujourd’hui une autre relecture intellectuelle et ne sauraient plus être associés à une quelconque désignation qui réduirait de leur talent ».
Pour lui, « leur singularité poétique puise dans un patrimoine immatériel marocain auquel nous restons toujours très attachés, synthèse entre spiritualité et cultures populaires ».
Paradis perdu
Pour Abdeljlil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, cette exposition qui traite aussi du « Paradis Perdu », invite les visiteurs à entreprendre un voyage dans les profondeurs de l’âme humaine que les trois monothéismes nourrissent de mythes immémoriaux. « Un voyage, qui selon lui, revisite l’ambivalence de la condition humaine, écartelée entre une élévation exaltée, vers la beauté céleste, et une déchéance dans la souffrance de la perte ».
La Fondation CDG a également organisé en ce mois de décembre le vernissage de l’exposition « Chaïbia, la magicienne des arts », dédiée à la mémoire de la défunte artiste peintre, Chaïbia Talal.