Ainsi va le Monde
Rappel d’ambassadeur. L’Algérie se tire une balle dans le pied
Le rappel de l’ambassadeur pour consultation est une sanction infligée par le pays accrédité au pays de résidence de l’ambassadeur. Généralement, elle est entreprise lors d’un différend entre les deux pays. Elle a pour objectif d’essayer de comprendre ce qui se passe. Ainsi, dans le cas de l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur en Espagne, le gouvernement algérien cherchera à savoir comment, pourquoi, quand l’attitude de l’Espagne vis-à-vis du Maroc a changé.
L’ambassadeur est généralement en mauvaise posture puisqu’il lui sera demandé pourquoi il n’avait rien vu venir. Après tout, ça fait partie de ses attributions de tout savoir de ce qui se rapporte aux intérêts de son pays.
Avec le rappel d’ambassadeur, on est à un degré élevé de crise.
Juste en dessous, il y a la convocation par le ministère des Affairs étrangères de l’ambassadeur du pays avec lequel il y a un problème. Quand les choses vont vraiment mal, on a recours à l’expulsion de l’ambassadeur et la fermeture de l’Ambassade. On n'en est pas encore là, mais les choses peuvent évoluer.
Donc, le gouvernement algérien a adopté une attitude intermédiaire. Pour lui, l’affaire est assez grave mais pas au point de pendre la décision extrême.
Ceci posé, on ne recourt à ces actes diplomatiques que lorsqu’on est concerné par la question objet du litige. Nous y voilà! Pourquoi l’Algérie, qui déclare tout le temps qu’elle n’est pas partie du conflit du Sahara, irait-elle convoquer son ambassadeur suite à une déclaration du président du gouvernement d’Espagne concernant l’intégrité territoriale du Maroc? Est-ce que Pedro Sanchez a paré de l’Algérie? On ne l'a pas entendu prononcer ce nom. Il a parlé uniquement du Maroc. Alors?
En agissant ainsi, les dirigeants algériens se sont déclarés partie du conflit, ce que le Maroc a toujours affirmé et ce que le monde a commencé à comprendre. A commencer par les Etats-Unis, les pays africains, latino-américains, asiatiques et de plus en plus de pays européens.
Tout le monde a fini par comprendre qu’il n’y a ni Polisario ni indépendantistes ni cause sahraouie. Il n’y a qu’Alger et ses casernes. D'ailleurs même le chef de ce qu'ils appellent république arabe sahraouie, on ne sait plus comment il s'appelle exactement.
