France
«Uber Files». Macron, lobbyiste présumé, au cœur d'un «scandale d’État»
Le scandale «Uber Files» s’est vite ubérisé, après son éclatement hier dimanche 10 juillet, à travers les réseaux sociaux.
Sur la base d’une fuite de messages et de documents dont ont pu avoir accès des journalistes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), le président français est accusé d’avoir servi de lobbyiste, de 2014 à 2016, en faveur d’Uber lorsqu’il était ministre de l’Économie. Ce puissant appui devait permettre à la firme américaine de s’imposer en France et dans les grandes villes mondiales.
Comment Uber est passé en force pour s’implanter à l’étranger. Ignorant les règlementations en vigueur, travaillant avec une banque russe sous sanctions, offrant des cadeaux à des politiques, instrumentalisant ses chauffeurs.
— Rédaction de France Culture (@FC_actu) July 10, 2022
Révélations des Uber Files https://t.co/mZwoAqACMs pic.twitter.com/RjDh8OXlVs
#UberFiles : les "économistes" macronistes comme #Bouzou nous ont donné des leçons pendant toute la campagne, on apprend aujourd'hui que certains étaient payés par Uber pour cautionner l'argumentaire des VTC.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) July 11, 2022
Surpris ? Non. pic.twitter.com/bKUJ5AGnHY
Il a également retweeté le poste de sa camarade Mathilde Panot qui révèle un autre scandale, d’actualité, dans le scandale Uber.
Donc #Macron et #Borne ont choisi comme ministre du numérique, @jnbarrot ... soit le frère de la directrice de communication d’Uber France ?
— Mathilde Panot (@MathildePanot) July 11, 2022
Fin de la blague. #UberFiles https://t.co/8597vJFSQr
Ce scandale confirme des suspicions ayant été déjà exprimées publiquement, ne présence de Macron lui-même
L’action de lobbying du VTC auprès de Macron était connu avant qu’il ne soit élu président. Le syndicaliste Sayah Baaroun s’était fait l’écho d’un article de Rue89 en 2016 dans l’émission politique... pic.twitter.com/AvSBGeH8sC
— Nils Wilcke (@paul_denton) July 10, 2022
"Uber files" est d'ores et déjà qualifé de scandale d'Etat :
Pourquoi c'est grave ?
Exemple de révélations dans le cadre du scandale «Uber files» : en octobre 2015, les autorités marseillaises ont semblé interdire UberX, le service régulier – et légal – de l'entreprise. MacGann a immédiatement contacté le ministre, affirmant qu'Uber était "consterné" par la décision et demandant si Macron pouvait "demander à votre cabinet de nous aider à comprendre ce qui se passe".
Le ministre a répondu : « Je vais regarder cela personnellement. Faites-moi parvenir tous les faits et nous prendrons une décision d'ici ce soir. À ce stade, restons calmes. Deux jours plus tard, le responsable marseillais a "clarifié" sa décision et a de fait levé l'interdiction. Un MacGann joyeux a écrit à Macron : « Bonne coopération avec votre bureau et Beauvau [le ministère de l'Intérieur] ».
Autre exemple des échanges secrets rendus désormais publics : « Devrions-nous faire confiance à Caz ? a demandé le co-fondateur d'Uber. Macron a répondu : « Nous avons eu une réunion hier avec le Premier ministre. Cazeneuve fera taire les taxis et je rassemblerai tout le monde la semaine prochaine pour préparer la réforme et corriger la loi. Caz a accepté le marché...»
The Guardian et d’autres médias internationaux dont le Washington Post et El Païs publient aujourd’hui de nombreux extraits d’échanges compromettants pour Macron.
Le quotidien britannique a obtenu et partagé avec l’ICIJ quelque 124.000 documents, datés de 2013 à 2017, comprenant des emails et messages des dirigeants d'Uber à l'époque, ainsi que des présentations, notes et factures.
"Uber a enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier", note le Guardian dans son accroche introductive.
Et maintenant ?
Le scandale «Uber files» coïncide avec la tension, extrême, que connaît la scène politique française. La situation est telle que la gauche veut faire voter une motion de censure contre le gouvernement fraîchement constitué.
Discutée dans l'hémicycle à partir de 16H00 (heure française), cette mesure se veut une démonstration de "défiance" à l'égard de la première ministre, Elisabeth Borne.
Danielle Simmonet (@SimonnetDeputee): "Ils ne veulent pas le vote de confiance, ils auront la mention de censure" pic.twitter.com/n4itgzTO4I
— BFMTV (@BFMTV) July 4, 2022