Ainsi va le Maroc
La démocratie de l'applaudimètre.

La démocratie c'est bon, c'est sûr, mais personne n'aimerait qu'elle soit trop coûteuse.
Et puis surtout, on garde le SG le plus longtemps possible pour ne pas perturber la marche glorieuse du parti. Là aussi il y a des économies à réaliser.
Quant à la compétition, la vraie, elle se déroule entre quatre murs, loin des yeux et des oreilles des militants, pour ne pas les encombrer avec des considérations trop compliquées pour eux et ainsi leur éviter des dilemmes qui peuvent s'avérer nuisibles à la démocratie. On ne fait pas les choses à moitié, la totale ou rien.
C'est ainsi que les citoyens au moment des élections se retrouvent avec des gueules et des offres qui se ressemblent, ce qui, là aussi, leur permet de voter avec la certitude que leur choix est le meilleur.
Et si on se demande pourquoi les partis marocains n'abordent pas les grandes questions qui intéressent les citoyens, eh bien, nous avons déjà la réponse. Le parti a sa propre logique interne, il fonctionne d'abord pour lui-même et accessoirement pour le citoyen.
Difficile de croire que la démocratie puisse venir des partis. Il faut vraiment être naïf pour le croire.
Et donc, applaudissez, crevez l'applaudimètre, faites trembler les tentes de vos congrès... Au moins vous êtes sûrs que rien ne changera.
Ce qui est affligeant dans cette histoire c'est que les Marocains suivent ce qui se passe dans les pays démocratiques et voient comment un candidat à la présidence du parti sue avant de gagner. Il laisse ses tripes dans la bataille et quand il est élu c'est souvent avec un avantage minime sur son principal rival. Chez eux, ça explose, chez nous ça glisse, doucement comme s'il ne s'est rien passé du tout.
Applaudissez encore! Faites du bruit!