Le Maroc est champion maghrébin dans la finance verte
Dans la finance verte, le Maroc vient en tête du classement des pays maghrébins, d’après le rapport «Climate Finance Readiness Index» publié par le cabinet de consulting Green For South.
Mounia Kabiri Kettani
Par rapport à ses voisins, le Royaume est le premier à avoir adopté des réglementations et des lignes directrices appropriées dans le domaine de la finance verte.
Le Maroc est champion maghrébin en matière de finance verte. Telle est la conclusion du rapport «Climate Finance Readiness Index» publié récemment par le cabinet de consulting Green For South couvrant la région Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de la Turquie (MENAT). Le même rapport note que par rapport à ses voisins (Algérie et Tunisie), le Royaume est le premier à avoir adopté des réglementations et des lignes directrices appropriées, généré un volume intéressant de l'activité de financement climatique et mis en place des dispositifs de sensibilisation efficaces.
Dans le détail, le rapport met l’accent sur les avancées réalisées par le pays pour améliorer sa résilience climatique notamment en matière d’atténuation. Les actions mises en place ont coûté comme le note la même source, 78 milliards USD (38 pour les mesures d'atténuation et 40 milliards d'USD pour les mesures d'avertissement). De son côté, la Tunisie dispose d'une réglementation appropriée, d'un volume intéressant d'activité de financement climatique, ajoute le rapport, précisant qu’il n'y a pas eu d'émission d'obligations vertes ou de «Sukuk» et les dispositions de sensibilisation sont encore limitées. L’Algérie quant à elle, «ne dispose d'aucune réglementation dans le secteur financier pour soutenir l'action climatique et l'activité de financement climatique est encore limitée», affirme le cabinet qui juge que la région d'Afrique du Nord est à un stade précoce de mise en œuvre de ces actions et recommande ainsi au Maroc et à la Tunisie de renforcer davantage leur réglementation, encourager les émissions vertes et lancer davantage d'initiatives de sensibilisation et de formation dans ce sens.
En plus des trois pays maghrébins, le cabinet spécialisé dans la finance durable, verte et climatique s’intéresse à l’évaluation des systèmes financiers de 11 autres pays sur la base d'une variété de critères afin de déterminer les progrès réalisés par chaque pays pour mettre en œuvre mécanismes et instruments de financement du climat. Il s’agit notamment de l’Égypte, de la Jordanie, du Liban, de l’Irak, du Koweït, du Qatar, du Bahreïn, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d’Oman et de la Turquie.
En gros, Climate Finance Readiness Index attribue à la sous-région Afrique du Nord un score de 31,33%, contre 40,23% pour la sous-région Moyen-Orient (Égypte, Irak, Jordanie, Liban), 17,53% pour la sous-région Conseil de coopération du Golfe (CCG) et 46,84% pour la Turquie.
Ainsi, à la différence des pays comme le Maroc, la Tunisie, la Turquie et la Jordanie caractérisés par des exigences de déclaration volontaires, l’Egypte, comme le note le rapport, ouvre la voie en rendant toutes les réglementations relatives aux risques ESG et climatiques obligatoires dans les différents secteurs financiers (banques, assurances et marchés des capitaux).
Concernant, la sous-région du CCG (hors Oman), les auteurs du rapport ont relevé que ces pays compteraient sur leurs propres ressources pour soutenir l'action climatique, notant que la plupart d’entre eux ont l’exigence de reporting ESG pour les entreprises publiques et des lignes directrices sur les obligations vertes/Sukuk.
Sur le volet activité financière verte, le rapport fait savoir que le Maroc figure aux côtés de l’Egypte, du Liban et de la Turquie dans le premier sous-groupe des pays mobilisant des ressources à la fois des fonds verts mondiaux et des émissions d'obligations vertes/«Sukuk».
En matière de sensibilisation, le rapport révèle que le Royaume est classé dans le premier sous-groupe, avec la Turquie et la Jordanie, qui se caractérise par la mise en place des programmes de formation dédiés à la finance verte et climatique.