Cinema
Un court métrage contre la domination masculine en Iran nominé aux Oscars

Un destin jugé "fou", que Neshvad et son équipe n'avaient pas anticipé quand ce film de 17 minutes, aux dialogues minimalistes, a été tourné début 2021 dans le décor aseptisé de l'aéroport de Luxembourg.
Moins de deux ans plus tard, il se retrouve sous les projecteurs au moment où le monde entier s'émeut du soulèvement en Iran déclenché par la mort de Mahsa Amini, à laquelle il était reproché de mal porter son voile. La vague de protestations est très durement réprimée par le régime théocratique.

« Pour moi, le film parle d'une femme, c'est-à-dire des femmes en Iran qui sont sous la domination de l'homme », déclare dans un entretien à l'AFP le cinéaste âgé d'une quarantaine d'années.
En Iran, « si une femme veut faire quelque chose, ou aller visiter quelque chose, l'homme (son père ou son mari) doit donner son accord et rédiger le papier et le signer », explique-t-il.
Dans "La valise rouge", une adolescente débarquant seule de Téhéran retire son voile pour échapper au quinquagénaire qui l'attend à l'aéroport en costume-cravate, avec le bouquet de fleurs du mariage.
Ce geste est un moment de "courage", commente Cyrus Neshvad, une manière de dire au public "+suivez-moi+, et comme moi +enlevez votre hijab, n'acceptez pas cette domination, et soyons libres+".
(Avec AFP).