Ainsi va le Maroc
Tebboun et le folklore diplomatique marocain

Qu’a donc dit Abdelmajid Tebboun de si important pour qu’on soit presque obligé d’en parler?
C’était au sujet des nombreux consulats ouverts dans les villes du Sud marocain, Dakhla et Laayoun. Donc pour mister president (à Alger on évite le Français), puisqu’il y a autant de pays qui ouvrent des consulats, c’est que la question du Sahara est pliée, il n’y a plus rien à glaner.
Bien que cela paraisse évident à n’importe quel débutant en politique, pour le président du pays des 5 millions et quelques de martyrs, ce n’est que du folklore diplomatique. Nous y voilà, tout le reste de l’entretien n’a aucune importance, c’était des bravades du genre, l’Algérie est le seul pays qui dispose de la crédibilité nécessaire pour jouer le rôle d’intermédiaire entre la Russie et l’Ukraine.
Pour ceux qui ne sont pas très familiers avec cette histoire, sachez que même Xi Jinping n’a pas osé commettre une telle boude. Ni l’Allemand Olaf Scholz, ni l’Indien Narenda Modi, ni personne d’ailleurs. Tous des pays sans crédibilité. Mais c’était juste une petite parenthèse. Fermons la donc!
Ramatan et les autres
Revenons au folklore diplomatique, c’est là où il y a à boire et à manger. Personnellement, j’adore cette expression, folklore diplomatique! Parce que déjà le Maroc est un pays dont le folklore est foisonnant. Ensuite, c’est là qu’on peut oser une question à mister president. Comment se fait-il cher Tebboun qu’un tel folklore épuise pas moins de quatre ministre des Affaires étrangères algériens?
Le très puissant folklore marocain a consommé Ramatan Laamamra, deux fois, Bougadoum, Messahel et maintenant, il se régale avec le nouveau venu.
Ce n’est pas très valorisant pour la diplomatie algérienne. Aucunement.
On comprend ainsi que la diplomatie marocaine ne s’est pas trop compliqué la vie pour gagner la bataille de l’intégrité territoriale du royaume. On envierait presque Nacer Bourita, le chef de la diplomatie. Il aurait passé son temps à faire du folklore et en plus, il a gagné! Quel aurait été le résultat si la diplomatie marocaine avait employé des moyens plus politiques et moins folkloriques? On imagine bien...
Un folklore si efficace
Si la diplomatie marocaine a si bien réussi, c’est qu’elle procède de la vision du Roi Mohammed VI de la politique internationale. Et là, Abdelmajid Tebboun, peut me croire quand je dis que ce n’est pas une vue de l’esprit mais une véritable vision. Obtenir la reconnaissance des Etats-Unis et de plusieurs pays européens et africains est tout sauf un épisode folklorique.
Mais si en Algérie, on veut y voir une pièce folklorique, pourquoi pas. Cela dérangerait qui, franchement? Ce ne serait ni la première ni la dernière bravade du régime militaro-financier d’Alger.
Le folklore est marocain une véritable richesse. Tiens, donc! on se demandait justement pourquoi l’Algérie essaie se l’approprier. C’était donc pour bâtir son folklore diplomatique.
Maintenant, on revient sur la petite parenthèse ouverte et refermée rapidement plus haut. Abdelmajid Tebboun a dit que les relations entre son pays et le Maroc étaient arrivées au point de non retour. Autrement dit, jamais, jamais, jamais, elles ne pourront se normaliser.
Bien sûr les vrais hommes d’Etat ne disent jamais jamais. D’ailleurs, la journaliste qui l’avait insulté et accusé de vol de deniers publics et qu’il avait à son tour vilipendée était devant lui pour cet entretien extrêmement génial où ils se sont échangé quelques amabilités.
Soyons brefs, pour faire de la politique internationale, il faut avoir une vision pas une vue de l’esprit. Et beaucoup de folklore...