Conjoncture. Une exaspération des ménages
Au premier trimestre de 2023, le moral des ménages continue sa tendance baissière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP en 2008.
Mounia Kabiri Kettani
Le moral des ménages au plus bas depuis 2008.
Les ménages sont pessimistes. La preuve, l’indice de confiance des ménages publié par le HCP, s’est établi à 46,3 points, au lieu de 46,6 points enregistrés le trimestre précédent et 53,7 points une année auparavant.
Dans le détail, au premier trimestre de 2023, 85,3% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 10,9% un maintien au même niveau et seuls 3,8% une amélioration. Au cours des 12 prochains mois, 50,7% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie, 37,4% à un maintien au même niveau et 11,9% à une amélioration.
Chute continue de la situation financière
Selon le HCP, 51,2% des ménages estiment que leurs revenus couvrent à peine leurs dépenses, 45,4% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 3,4% affirment épargner une partie de leur revenu. Aussi, 61,2 % contre 4,0% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée au cours des 12 derniers mois. La situation ne va pas s’améliorer lors des douze prochains mois, puisque seuls 18,9% des ménages contre 24,1% s’attendent à son amélioration.
Sur le volet épargne, on note que 12% contre 88% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois.
Concernant l’achat des biens durables, les résultats de l’enquête de HCP montrent que 79% contre 9,2% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables.
Au premier trimestre de 2023, la quasi-totalité des ménages (98,7%) déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois. Et pour l’année à venir, les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter selon 74,5% des ménages contre 4,7% seulement qui s’attendent à leur baisse.
Autre résultat révélateur : 85,8% contre 4,4% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois.